Essai de Giulia Enders. Illustrations de Jill Enders.
« Il y a des gens sympas qui avalent des substances fluorescentes et se font radiographier pendant qu’ils font caca, tout ça pour servir la science. » (p. 24) Cette phrase annonce le ton général de ce texte au succès inattendu dans lequel l’auteure nous invite à nous réconcilier avec notre ventre, mettant en évidence le rapport entre le cerveau et l’intestin, le second n’étant pas moins intelligent, ni moins performant que le premier. Cet intérêt pour le système digestif, Giulia Enders l’a développé après avoir guéri d’une vilaine maladie de peau en changeant radicalement son alimentation. « L’influence de l’intestin sur la santé et le bien-être est l’un des domaines de recherche qui marquent notre époque. » (p. 10) De la bouche à l’anus, nous voilà embarqués dans la découverte du système digestif, à la suite d’une portion de gâteau qui deviendra de l’énergie pour nos muscles et tout notre métabolisme. « La bouche n’est que le vestibule qui s’ouvre sur un monde où l’être humain fait sien ce qui était autre. » (p. 37) Parlons santé : saviez-vous qu’un intestin en forme est le meilleur garant de votre bon moral ? La dépression prend souvent racine dans un estomac faiblard ou un intestin grêle patraque. « Toute personne qui souffre d’états anxieux ou dépressifs devrait garder à l’esprit qu’un ventre mal en point peut aussi être à l’origine d’humeurs noires. » (p. 164)
Cet exposé est ludique, drôle, imagé, accessible et décomplexé. Oui, l’auteure parle sans tabou de prout et de caca, pour mon plus grand plaisir (Lili, 7 ans d’âge mental). Fi de la fausse pudeur, l’intestin est un organe passionnant. « Il faut le dire : nous le sous-estimons et, pour être franc, il nous fait même honte. L’intestin, ça craint. » (p. 16) Giulia Enders ne donne pas de remèdes miracles : son texte fait honneur au bon sens qui se fonde sur une meilleure connaissance du système digestif. Il ne faut pas craindre toutes les bactéries, nombreuses étant celles qui nous veulent du bien, nées et installées dans notre intestin, garantes de notre système immunitaire et de notre santé. « Vomir n’est jamais une punition que nous inflige notre ventre ! Au contraire, c’est plutôt le signe que notre cerveau et notre appareil digestif se donnent à fond pour nous. » (p. 128) Avec ses conseils et ses astuces, Giulia Enders vous donne les clés pour enterrer la hache de guerre avec votre intestin. Vous avez mal au ventre ? Couchez-vous sur le côté gauche, ça ira sans doute mieux très vite. Ça coince sur le trône ? Il vous suffit de trouver la bonne position pour faire popo. « D’ailleurs, au petit coin, il n’y a personne pour vous regarder et vous avez tout votre temps : c’est l’endroit idéal pour tenter ce genre d’expérience. » (p. 135)
Croyez-moi sur parole : je vais tester une grande partie de ce propose Giulia Enders !