Très intime

Recueil d’entretiens d’Ina Mihalache.

« J’étais à la recherche de femmes prêtes à parler. » (p. 5) Ina Mihalache, plus connue sous son pseudo Solange, a donné la parole à 20 femmes d’origine et d’âges divers. Micro dressé pour parler de sexualité. De toutes les sexualités : fortes, assumées, douloureuses, refusées, timides, revendicatrices, etc. Ces femmes expliquent qu’elles ont dit non, dit oui, dit quoi, dit comment. Le sexe, ça se fait autant que ça se dit. Il n’y a pas d’expérience absolue ou modèle. « D’ailleurs, à mon sens le premier baiser est celui qui compte le plus, donc si le premier n’a pas vraiment compté, ce peut-être le deuxième. C’est pas le chiffre qui compte, c’est le moment partagé avec une personne qu’on apprécie ou même qu’on aime. » (p. 56) Ces femmes parlent du couple, du désir, du plaisir, de la masturbation, des expériences lesbiennes ou multiples. Mais aussi du pénis, du porno et du clitoris. Pas de tabou, pas de fausse pudeur. Ces femmes répondent aux questions d’Ina Mihalache et ça donne des entretiens/confidences très intimes autour d’expériences plus ou moins positives. « On apprend aux filles à ne pas se faire violer, mais on n’apprend pas aux garçons à ne pas violer. » (p. 60)

Après avoir beaucoup apprécié Solange te parle, livre qui rassemble les textes de certaines vidéos de Solange, je suis très déçue par cet ouvrage que je trouve un peu vain. C’est un catalogue d’expériences sexuelles plutôt désincarné, car on ne sait presque rien des femmes qui s’expriment. Et surtout, ce qui manque, c’est la plume d’Ina/Solange. Ici, sans retouche, nous avons les paroles des femmes : c’est brut de décoffrage, sans fioriture, sans style. Et c’est normal puisqu’il s’agit d’entretiens. Mais ce que j’aime, c’est le phrasé de Solange, sa façon d’aborder le langage avec pudeur et audace. Rien de tout ça ici, hormis dans la présentation. Reste que Très intime donne la parole aux femmes sur un sujet que trop de personnes considèrent encore grossier dans la bouche du beau sexe. Comme si en parler était plus choquant que d’avaler… « Ce texte est surtout une démonstration de l’aplomb des femmes qui, hors d’un système qui les assujettit, déploient une force pragmatique capable de redresser le monde. » (p. 8)

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