Le nouvel engouement de la population, c’est Concentration, une émission de téléréalité qui reproduit la vie dans un camp de la mort. Il y a des prisonniers et il y a des kapos. D’un côté, la douce Pannonique, sous le matricule CKZ 114, qui emporte l’affection du public et le respect des autres détenus. De l’autre, la stupide Zdena, matonne qui développe une passion malsaine pour la première. « Je la déteste aussi, et pourtant beaucoup moins que le public. Je préfère celle qui me frappe à ceux qui me regardent recevoir sa hargne. Elle n’est pas hypocrite, elle joue ouvertement un rôle infâme. Il y a une hiérarchie dans le mal et ce n’est pas la kapo Zdena qui occupe la place la plus répugnante. » (p. 31) Pannonique survivra-t-elle au camp ? Comment le jeu prendra-t-il fin ?
En décortiquant les rouages d’un appareil médiatique pervers, Amélie Nothomb dénonce l’horreur mise au service du sacrosaint divertissement. Son roman m’a beaucoup rappelé Marche ou crève et Running Man de Stephen King, mais je n’y ai pas trouvé la même puissance. Il y a certes une belle profondeur philosophique, mais j’ai trouvé la fin abrupte et décevante. Ne pensez pas que je sois assoiffée de sang et de mort, loin de là, mais la résolution de cette situation si terrible est assez fade à mon sens. J’ai malheureusement toujours le même sentiment quand je referme un roman d’Amélie Nothomb : celui d’un potentiel très intéressant un peu gâché, bâclé. Bref, dommage.