Roman de Joyce Carol Oates, publié sous son pseudonyme Rosamund Smith.
Ancienne mannequin. Danseuse exotique. Très belle femme. Claire d’Étoile ne laisse pas les hommes indifférents. Et elle le sait. « Toujours l’espoir qu’un admirateur sérieux l’aimerait pour elle-même et désirerait l’épouser. » (p. 39) Un jour, sa naïveté vole en éclats et elle comprend qu’elle ne sera jamais qu’un jouet soumis au désir des hommes. « Les hommes sont le masque de Satan. Ils ne regrettent jamais rien. Ils sont infoutus de bander à moins de faire mal aux femmes. » (p. 60) Claire d’Étoile s’institue alors vengeresse et bras armé de Dieu. Désormais, tous les hommes sont coupables et tous les hommes sont des porcs. « Dieu a des projets pour moi : Il est décidé à ne pas me laisser en repos mais à faire de Claire d’Étoile Son fléau contre le péché, le mal… les suppôts de Satan. Pour qu’il me pardonne d’avoir été méchante dans ma jeunesse. » (p. 113) Car avant d’être la tueuse à l’étoile, elle était Sharon Donner. Elle a laissé derrière elle une sœur jumelle au cœur tendre et une fille qu’elle n’a pas voulu connaître. Après 15 ans de séparation et de silence, Sharon peut-elle retrouver sa place auprès de sa sœur sans causer plus de dégâts ? « Lily était sûre de ne pas éprouver de jalousie. Car qu’était Sharon, si ce n’est une Lily blonde, une Lily plus belle et plus mystérieuse. » (p. 125)
Si je n’avais pas su que ce roman était écrit sous pseudonyme, j’aurais tout de même fait le rapprochement avec Joyce Carol Oates. Le style et l’ambiance sont inimitables et reconnaissables entre tous ! Dans ce roman, elle explore la fragilité du lien mère-fille et du lien entre sœurs. La première partie est intense et angoissante, mais la suite fait retomber cette ambiance vers quelque chose d’un peu mou. Certains effets d’annonce ne me semblent pas suffisamment exploités et la fin est plutôt abrupte. Cependant, ce roman m’a beaucoup fait penser au très bon film Monster qui reprend la vie d’Aileen Wuornos, prostituée et tueuse en série. Je ne vous conseille pas vraiment le livre de Joyce Carol Oates, mais plutôt le film !