Dans ce roman, vous trouverez :
- Une frégate échouée au sommet d’une forêt,
- Le trésor perdu du capitaine Henry Morgan,
- Des champs de canne à sucre
- Une jeune fille rêveuse,
- Un chercheur d’or,
- Un couple infertile,
- Une distillerie de rhum,
- Une enfant née du feu,
- Une maisonnette fermée à clé et interdite,
- La passion, la fièvre, l’embrasement.
Voilà, débrouillez-vous avec ces éléments, je n’en dis pas davantage sur cette aventure époustouflante. Les vies y défilent en un paragraphe, au gré d’un style riche et profond, bringuebalées par une ironie dramatique hautement cruelle. Les destins sont obscurs, fulgurants et amers. Impossible de ne pas penser à l’immense Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. Cette filiation dans le réalisme magique est évidente, mais Miguel Bonnefoy ne se laisse pas écraser par le maître du genre. Il crée un univers extraordinaire et archaïque où la modernité pénètre difficilement, où les statues émergent du sol, où l’or se mêle à la végétation et où la mélasse ne colle pas seulement aux doigts, mais aussi aux existences.
Si ces trois extraits ne vous convainquent pas de lire ce roman, c’est à désespérer !
« Maria Dolores annonce qu’elle a noyé son cœur dans un tonneau de rhum. Récompense à qui viendra le boire. » (p. 23)
« La canne à sucre, c’est comme l’espoir. […] Il faut la brûler pour qu’elle repousse avec plus de force. » (p. 51)
« Si les étoiles étaient en or, je creuserais le ciel. » (p. 69)