Ouvrage de Jean-Christophe Piot.
Vu qu’on n’a pas toute la journée et qu’une photo vaut mille mots, voilà la liste des sujets abordés par l’auteur, classés par époque, histoire que les cancres du fond de la classe ne soient pas trop paumés.
Sous la plume de l’auteur, l’histoire se lit avec un grand H comme humour parce qu’on se fend la poire, croyez-moi. Mais aussi un grand H comme horreur parce que dans certains de ces épisodes historiques, ce sont parfois les autres qui nous la fende, à grand coup de hache (arme non contractuelle). Mais restons sur l’humour, c’est plus sympa. Si vous aimez les calembours, les jeux de mots, la finesse de langage, mais aussi la langue un peu fleurie, faut lire ce bouquin, ça va vous enjailler ! Vous ne me croyez pas ? « Le moins qu’on puisse dire, c’est que le feu couve sous la cendre du ver qui est dans la pomme. » (p. 41) Avec Jean-Christophe Piot, c’est aussi fulgurant qu’Audiard et aussi foutraque qu’Astier. « Claude part avec un gros handicap d’image : il bégaie ; on le dit con comme un panier, et grâce à sa femme, Messaline, il traîne une telle réputation de cocu qu’il n’a rien de plus pressé que de la faire exécuter. » (p. 48) Voilà, c’est propre, c’est net, ça vous dresse un portrait. Et puis, l’auteur réussit à glisser Le désert des Tartares entre deux lignes, comme s’il fallait encore vous convaincre que le mec a du goût.
Nul doute que ces chroniques doivent être savoureuses à écouter ! V’là t’y pas que le gars va me donner envie d’écouter la radio et des podcasts ?! Clairement, il connaît ses sujets, mais je suis dans l’obligation d’objecter sur un point. Commençons par citer le bonhomme : « Et quand on pense « gladiateur », un nom vient immédiatement à l’esprit : Spartacus. » (p. 25) Fossé des générations, différence de culture ou agitation hormonale, moi, c’est Russel Crowe qui me vient à l’esprit. Mais bon, ça n’a rien à voir avec l’affaire. Conclure cette chronique de blog, ce n’est pas bien dur : ce petit bouquin est foutrement bon. Et je voudrais être un poulpe pour applaudir des huit mains la qualité de l’ouvrage.
Finissons avec quelques morceaux choisis pour vous mettre l’eau à la bouche.
« À Sparte, la tatane, c’est culturel. » (p. 17)
« T’as beau être entraîné, quand le type que t’es sensé protéger te fonce dessus en agitant des trucs qui piquent, il faut un petit moment pour se reprendre. » (p.82)
« Un macchabée a ceci de commun avec un camembert de devenir coulant avec la chaleur. » (p. 160)
« On oublie souvent les femmes, dans les guerres. Quoiqu’un peu moins ces derniers temps, et heureusement. Parce qu’aux soldats inconnus, il serait bon de ne pas ajouter les combattantes invisibles. » (p. 260)