Bande dessinée de Lewis Trondheim.
« Méfiez-vous, Marshal. Il est dangereux d’interrompre un lapin qui est en train de manger. » (p. 7) Pourtant, Lapinot voulait seulement une table où dîner et un lit où dormir, et surtout échapper aux bandits qui veulent le lyncher. Mais d’une partie de poker sur fond de philosophie à une conférence sur la non-violence, la soirée ne va pas être de tout repos à Blacktown. Dans la pure tradition du Far West, il est question d’un filon d’or et d’une justice expéditive. Et puisque le lapin est un héros, il a forcément une chance insolente. Normal, car comme il le dit, il est naturellement doté de porte-bonheurs.
Dans cet album qui sent bon l’hommage aux chefs-d’œuvre du genre western, ne cherchez pas trop loin qui est coupable. En revanche, je vous conseille de lire attentivement l’échange suivant. On a sûrement descendu des pieds tendres en pleine rue à midi pour moins que ça… « J’ai pas fait ce que vous croyez que j’ai fait. / Ça dépend si tu penses bien à ce que tu crois que je crois. / Eh bien… Je crois que vous pensez à ce que je crois que vous croyez. / Tu veux dire que je crois que tu crois à ce que tu penses que je crois ? / Absolument pas. C’est plutôt l’inverse même… » (p. 32)
Comment Lapinot est-il arrivé au Farwest ? Peut-il voyager dans le temps ? D’où lui vient ce long manteau ? Vous vous posez trop de questions… Le principe de l’absurde, c’est de ne rien expliquer.