Bande dessinée de Lewis Trondheim.
Encore un voyage dans le temps et l’espace pour Lapinot. Le voici jeune homme de bonne famille dans l’aristocratie anglaise, en 1870. Voilà qu’il croise Miss Nadia, son amour d’enfance, mais aussi Richardson et MacTerry, ses rivaux de toujours. Lui qui désespère de se voir imposer le métier de peintre par ses parents alors qu’il ne rêve que de science, il se prend à analyser en détail son état sentimental nouveau. « Vous êtes comme tout le monde, n’est-ce pas ? Vous vous demandez comment l’amour vient aux amoureux, et pourquoi tous les cœurs épris lui sont reconnaissants d’être réduits en esclavage ? » (p. 3) Reste à savoir si notre cher ami aux longues oreilles et aux longs pinglots saura reconquérir son ancienne amoureuse face à d’autres prétendants.
Les amours et les rivalités d’enfance, c’est toujours mignon, mais aussi un peu niais. Comme ici la campagne anglaise et le romantisme nunuche des balades en barque. Mais avec l’humour qu’on lui connaît, Lewis Trondheim injecte un peu de piquant et d’amertume dans la belle aquarelle, et tout devient d’un coup beaucoup plus sympa. Mais que ne donnerais-je pas pour consoler un pauvre lapin au cœur triste !