Un matin d’hiver, le jeune Marcus II de Saxe perd tout : sa famille, son château, son titre, son royaume. « Pour garder son pouvoir et ton rang, tu ne peux pas compter sur Dieu, mais uniquement sur toi-même. Sur ta force et ta détermination. » (p. 7) Sauvé par la fille d’une pauvre sage-femme, il devient Mikael et se cache parmi les serfs en attendant de se venger d’Agomar qui a tué son père, mais surtout du prince d’Ojsternig qui lui a tout pris. Les années passant, il se rallie aux rebelles menés par Volod le Noir et s’engage auprès des miséreux et des opprimés et contre l’injustice. S’il agit au nom des siens qui ont été massacrés, il ne ménage pas non plus sa peine pour préserver Eloisa, la femme qu’il aime depuis toujours.
Voilà un gros roman que j’ai lu très vite et avec un certain plaisir. Sur le fond, c’est une œuvre divertissante. Sur la forme, je n’ai rien à reprocher au rythme, mais beaucoup à dire sur le style. L’intrigue est cousue du fil blanc dont on fait les cordes à bateaux, mais ce n’est pas le pire. La langue est affectée, souvent faussement poétique et lourdement lyrique, comme pour ajouter un côté ancien, ce qui est parfaitement crétin. À quoi sert de vouloir d’écrire dans une autre langue que celle de son époque ? Les dialogues sont peu crédibles, car trop écrits et peu naturels : il en ressort souvent un manque de fluidité dans les échanges. J’en termine avec la façon assez niaise dont sont présentés les sentiments, notamment l’amour, et les caractères : il ne faut pas s’attendre à beaucoup de finesse, car les méchants sont très cruels, les gentils sont très généreux et les traîtres sont très vils.
Dans l’ensemble, ce n’est pas un texte déplaisant, mais c’est sans doute un roman qui ravira les amateurs de lectures de vacances. Je ne souscris pas à cette distinction, car j’estime que tous les livres peuvent être lus à toutes les périodes de l’année. Mais si vous cherchez un livre sans prise de tête pour vous accompagner à la plage, celui-là ne sera pas pire qu’un autre.