J’ai commencé à pratiquer le yoga en septembre. D’abord pour reprendre une pratique sportive non agressive pour mon corps tout déglingué, ensuite pour apaiser mon esprit pas moins déglingué. Dès la première séance, coup de foudre pour cette discipline. J’ai réappris à me tenir debout : c’est la première des postures d’équilibre et elle est loin d’être innée ! Outre les deux heures de pratique en salle chaque lundi, j’essaie de pratiquer chez moi, à mon rythme. Je maîtrise plus ou moins bien les asana (postures), mais je progresse et je prends un vrai plaisir à sentir mon corps fonctionner sans souffrir. « La bonne façon de faire les asana procure une sensation de légèreté et de joie aussi bien dans le corps que dans l’esprit et une impression d’unité du corps, de l’esprit et de l’âme. » (p. 80) Tous les lundis matins, enfiler mon legging et un t-shirt (toujours rigolo parce que c’est cool !) me procure une impatience joyeuse qui me porte toute la journée !
Dans son ouvrage qui tient autant que du guide spirituel que du manuel d’exercice, B. K. S. Iyengar a décrit chacune des très nombreuses postures du yoga qu’il pratiquait, avec des photographies explicatives. Le yoga Iyengar prône des valeurs simples : travail, compassion, charité, humilité, entraide, détachement, etc. Les 8 piliers du yoga ne sont pas sans me rappeler les 10 commandements bibliques et ma foi catholique que j’essaie de vivre dans une pratique moderne, lumineuse et humaniste. Il n’est pas question de conversion ou de prosélytisme, simplement d’une découverte riche de sens et de mystères à décrypter.
Je vous laisse avec de nombreux extraits de l’introduction de ce livre. Cette lecture a enrichi mon début d’année 2020 !
« Le yoga est une science pragmatique dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Il a évolué pendant des millénaires, et traite globalement du bien-être de l’homme sur les plans physique, moral, mental et spirituel. » (p. 7)
« La pratique du yoga développe un sens fondamental de la mesure et des proportions. Elle nous ramène à notre propre corps, notre premier instrument, et nous apprenons à en jouer, à en tirer le maximum de résonance et d’harmonie. » (p. 11)
« C’est une technique idéale pour prévenir les maladies physiques et mentales et protéger le corps en général en développant une sensation inébranlable d’assurance et de sûreté de soi. » (p. 13)
« Les asana maintiennent la force et la santé du corps et son harmonie avec le cosmos. Finalement, le yogi se libère des impressions physiques. Il triomphe de son corps et en fait le digne véhicule de l’âme. » (p. 21)
« Le corps est, pour le yogi, l’instrument essentiel de sa réalisation. […] Si son corps tombe malade, l’élève n’avancera pas. La santé physique est importante pour le développement mental, car le fonctionnement normal de l’esprit repose sur le système nerveux. Une maladie du corps ou du système nerveux rend l’esprit agité ou inerte ou hébété ; la concentration ou la méditation deviennent impossibles. » (p. 26)
« L’étude du yoga ne ressemble pas à la préparation d’un diplôme ou d’un grade universitaire que l’on désire obtenir dans un temps déterminé. » (p. 32)
« Le sisya [disciple] doit valoriser avant tout l’amour, la modération et l’humilité. L’amour engendre le courage, la modération crée l’abondance et l’humilité conduit au pouvoir. » (p. 34)
« Le yogi renonce à tout ce qui l’éloigne du Seigneur. […] Le yogi ne renonce pas à l’action. » (p. 36)
« Le yogi pense que tuer ou détruire une chose ou un être est une insulte à son créateur. » (p. 37)
« Le yogi s’oppose au mal qui est dans l’homme, non à l’homme lui-même. […] Le yogi sait que la bonne façon d’agir est d’aider une personne tout en combattant le mal qui est en elle. La bataille sera gagnée, car il le combat avec amour. » (p. 39)
« Plus importante que la purification physique du corps, est la purification de l’esprit pour le libérer d’émotions telles que haine, passion, colère, convoitise, cupidité, illusion et orgueil. Plus importante encore est la purification de la pensée […]. Cette purification intérieure apporte le rayonnement et la joie. » (p. 45)
« L’ignorance n’a pas de commencement, mais elle a une fin. Il y a un commencement, mais pas de fin à la connaissance. » (p. 49)
« Mieux que ses paroles, les actions d’un homme sont le miroir de sa personnalité. Le yogi a appris l’art de consacrer toutes ses actions au Seigneur, si bien qu’elles réfléchissent la divinité qui est en lui. » (p. 51)
« La voie du yogi est aussi étroite que le fil du rasoir, elle est difficile à suivre, et peu nombreux sont ceux qui la trouvent. Le yogi sait que les voies, soit de la déchéance, soit du salut se trouvent en lui-même. » (p. 60)
« Les qualités demandées au novice sont la discipline, la foi, la ténacité et la persévérance dans un entraînement régulier et sans interruption. » (p. 75)