Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Livre premier

Roman graphique d’Emil Ferris.

Karen Reyes vit avec sa mère et son grand frère. Elle rêve d’être un loup-garou, notamment pour pouvoir mettre sa famille à l’abri. « Je savais que je voulais être un monstre… […] J’ai compris qu’il y avait de gentils monstres et des méchants. […] Un gentil monstre, ça fait parfois peur, à cause de son look bizarre, tout en griffes et en crocs… Mais ça, ils ne le font pas exprès, ils ne le contrôlent pas, c’est comme ça… Les méchants, eux, le contrôle, ça les connaît… Ils veulent que ce monde entier soit effrayé pour pouvoir mener la danse. »

Dans un grand carnet à spirale qui lui tient de cahier de dessin et de journal intime, Karen documente sa jeune existence et tout ce qui la passionne. Les monstres, déjà, dans les films et les magazines pulp des années 1960. Son amitié abîmée avec la jolie Missy. La maladie galopante de sa maman. Et enfin la disparition du voisin ventriloque et la mort d’Anka Silverberg. Karen ne croit pas au suicide de l’émigrée allemande : à l’aide de cassettes dans lesquelles Anka raconte sa jeunesse dans l’Allemagne nazie, l’enfant se fait détective privé et cherche à percer le mystère de la mort de sa voisine.

On a déjà beaucoup parlé de cette œuvre. Dès sa sortie, j’ai voulu la lire, but you can’t always get what you want, comme disaient les pierres qui roulent… J’ai longtemps été sur la liste d’attente pour emprunter ce roman graphique à la médiathèque. Je pensais savourer cette merveille, mais je l’ai dévorée goulument en un après-midi. Ogresse ou goule, à vous de voir. Et je ne peux qu’exprimer désormais une intense frustration à devoir attendre la parution du deuxième livre de cette histoire dont le fond et la forme sont d’une perfection rare.

Dans ce premier roman graphique entièrement dessiné au stylo bille, Emil Ferris offre un niveau de détails époustouflant. Je suis restée ébahie devant ses reproductions de tableaux de maîtres, ses couvertures de magazines et ses portraits en général. Anka à l’encre bleue est d’une beauté renversante. Karen et ses quenottes sont adorablement effrayantes.

L’autrice/dessinatrice parle d’une deuxième guerre mondiale que l’on n’a pas l’habitude de lire, celle où les héros ne sont pas tous blancs et où les méchants peuvent faire le bien.

Point bonus pour cette œuvre qui m’avait déjà conquise : il y a un lapin férocement adorable dans ces pages… Gare à vous qui vous en approchez si votre cœur n’est pas pur !

   Rien que pour ça, j’intègre d’office ce fabuleux roman graphique dans mon challenge Totem !

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