Joris-Karl Huysmans, de Degas à Grünewald

Catalogue de l’exposition Joris-Karl Huysmans, critique d’art – De Degas à Grünewald : sous le regard de Francesco Vezzoli, au musée d’Orsay. Sous la direction de Stéphane Guégan et André Guyaux.

Mon admiration pour Joris-Karl Huysmans n’est pas un secret. J’ai précommandé l’édition de ses œuvres en Pléiade. Et je ne pouvais pas passer à côté de l’exposition organisée par le musée d’Orsay. Pouvais-je me priver du catalogue de cette exposition ? Absolument pas. Ai-je dépensé une somme indécente à la librairie du musée ? Mon banquier peut le prouver.

De naturaliste à décadent et même après sa conversion, Joris-Karl Huysmans a toujours fait état dans ses œuvres romanesques son amour de l’art, notamment pictural et architectural. « Il cherche dans la peinture ce qu’il cherche dans la littérature : le vivant, le vrai, un art qui ne ment pas, qui s’éloigne des clichés académiques, un art où il retrouve la vie, sa vie. » (p. 93) Il était également critique d’art, portant un regard aiguisé, voire acéré, sur les œuvres de ses contemporains.

S’il admirait Edgar Degas, Odilon Redon, Gustave Redon, les impressionnistes et les primitifs flamands, il ne pouvait souffrir les productions des artistes classiques et selon lui vendus au patriotisme et à la quête de médailles. Il abhorre les institutions et la bien-pensance bourgeoise. « Aux yeux de Huysmans, l’État comme l’Académie exercent un pouvoir abusif au détriment de la liberté individuelle de l’artiste et de l’autonomie du champ artistique. Ses conceptions libertaires réclament non seulement l’abolition des institutions, mais aussi que soit retirée à l’administration la prérogative de s’occuper des beaux-arts. » (p. 69)

En toutes choses, Joris-Karl Huysmans cherche l’absolu, l’élévation de l’esprit par le beau. Esthète hypersensible et intransigeant, l’écrivain critique d’art me ravit avec tous ses avis. « Huysmans est un grand pèlerin de l’œuvre d’art auprès de laquelle il se rend et d’où il revient transformé. » (p. 175) Ce catalogue d’exposition est désormais une pièce maîtresse de ma bibliothèque. Je le feuillèterai souvent pour revoir les œuvres et retrouver les critiques de Huysmans.

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