Luke, un gamin surdoué, est enlevé par un groupe qui mène des expériences étranges sur des enfants. « On était tenté de croire qu’il s’agissait d’une installation gouvernementale […], mais comment pouvaient-ils cacher une telle entreprise ? Contraire à la loi et à la Constitution. Qui reposait sur le rapt d’enfants. » (p. 134) Dans une installation secrète au cœur des forêts du Maine, Luke passe de longues semaines de souffrance, même s’il noue des amitiés puissantes avec les autres enfants de l’Institut. « Je suis un placement. Une action dotée d’un fort potentiel de croissance. » (p. 70) Peu à peu, il comprend ce que l’Institut attend de lui, et ce n’est pas pour le rassurer. Tous les enfants enlevés présentent des capacités télépathiques ou télékinétiques mobilisées à de tristes desseins. « Nous menons une guerre et tu as été appelé pour servir ton pays. […] Il ne s’agit pas d’une course à l’armement, mais d’une bataille de l’esprit. » (p. 153) Luke n’a pas le choix, il doit fuir. Mais que peut une poignée de gamins contre une organisation si bien rodée ? « Si on ne peut pas s’enfuir, on doit prendre possession de cet endroit. » (p. 502)
Simple et efficace, voilà les deux qualificatifs principaux du dernier roman du King. Les personnages sont bien posés, qu’ils soient positifs ou négatifs, leurs interactions sont crédibles. Tout est fait pour maintenir le suspense le plus longtemps possible. Et même quand les premières réponses sont données, l’intérêt du lecteur ne faiblit pas. L’Institut n’est pas à compter au nombre des chefs-d’œuvre de Stephen King, mais c’est un texte dans lequel on sent toute la patte de l’auteur. Il maîtrise ses sujets de prédilection, à savoir l’enfance, le paranormal, l’amitié entre mômes, le chevalier solitaire, etc. Je me suis régalée de cette lecture en deux jours. Et je n’en demande pas plus !