Livre de photographies de Martin d’Orgeval. Texte d’Erri de Luca.
S’il ne fallait retenir qu’un mot pour définir cet album, ce serait « élégance ». Élégance soulignée par la mise en page qui n’a pas peur du vide, du grand blanc silencieux de feuilles entières. Élégance de la lumière qui déborde jusqu’à la saturation de l’objectif et, au-delà, de l’œil du spectateur.
Je suis complètement charmée par la monomanie poétique que montre l’artiste pour les détails, qui va jusqu’à l’abstraction. D’une image complète, il extrait des morceaux et fait zoomer l’objectif. Plus qu’un rapprochement vers le sujet, c’est presque un plongeon dans la pellicule.
Je m’intéresse depuis très récemment à l’art photographique, grâce aux conseils éclairés et à la passion communicative de Place Ronde. Je découvre donc Martin d’Orgeval et son travail avec cet ouvrage. Et face à la douceur du grain de l’image, j’ai envie de m’exclamer « Que la lumière soie ! »
Tableau ébloui
Je ne sais pas parler de photographie, mais Erri de Luca sait. « Ce que j’écris sont les impressions laissées sur une personne peu impressionnable. » Ici, l’auteur se fait le révélateur du travail du photographe. Il en parle simplement, mais magnifie les évidences. « Martin voit la poussière autour des choses, il les recouvre de cellules de lumière. » J’ai maintenant furieusement envie d’apprendre à lire l’image aussi bien que l’auteur italien ! Notamment pour comprendre la beauté saisissante de l’image ci-dessous.
Neige rouge