Fleur vénéneuse

Roman de Joyce Carol Oates, sous son pseudonyme Rosamond Smith.

A 44 ans, Terence Green mène une vie épanouie, professionnellement et personnellement. Sa famille est aussi solide que cela est possible et l’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices. « Il s’était forgé une identité, une personnalité bien à lui, celle d’un homme affable, raisonnable, généreux : un citoyen modèle en somme. » (p. 13) Jusqu’à qu’il siège en tant que juré dans un procès public. La plaignante, la troublante Ava-Rose Renfrew, lui fait immédiatement tourner la tête. Obsédé par la jeune femme aux allures de gitane, Terence néglige sa famille qui se délite rapidement et il se moque que sa vie déraille. « Pourquoi tomberions-nous amoureux sinon pour être sauvés ? Par l’amour de l’autre. Le pouvoir de l’autre. » (p. 23) Il veut Ava-Rose, quelle que soit la dépense ou le prix moral à payer, et en refusant d’admettre que la famille Renfrew n’est pas de celles qu’on peut se vanter de fréquenter. « Que recherchons-nous dans l’extase, si ce n’est l’aveuglement ? » (p. 194)

Voici le deuxième roman sous pseudonyme que je lis de l’autrice. J’ai reconnu son talent certain pour nouer plusieurs intrigues épineuses, mais globalement c’est une lecture assez banale, loin de l’exigence stylistique à laquelle je suis habituée chez Joyce Carol Oates. Le roman n’est pas déplaisant, mais pas à la hauteur du reste de l’œuvre de l’autrice. Par exemple, dès le début, le lecteur comprend que Terence Green s’est bâti une vie à l’opposé de son enfance. Des indices montrent un passé obscur, mais la révélation complète est bien décevante, sans apporter rien à l’histoire principale. Je doute vraiment de garder un souvenir profond de ma lecture.

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