Les nouvelles aventures de Lapinot – Un peu d’amour

Bande dessinée de Lewis Trondheim.

Meilleur gars que Lapinot, on ne fait pas. Il accepte d’emprunter des livres à la bibliothèque, pour Marc, un SDF qui se fait refouler à l’entrée. Évidemment, il faut qu’il explique cette frénésie d’emprunts à une jolie bibliothécaire aux longues oreilles (et au nez en cœur) qui semble plutôt charmée. Mais quand il est question de séduction, notre ami est toujours très maladroit, voire tout à fait bizarre. « Tu vas appeler Camille pour un vrai rencard parce que tu as vu un pigeon !? / Oui… / Je ne suis pas très fort en psychologie féminine mas ne lui raconte jamais ça… » De quiproquos en incompréhensions, le voilà harcelé dans sa boîte aux lettres, puis embringué dans un hasardeux projet d’édition de l’histoire écrite par Marc. Entre deux décisions hasardeuses, il accepte des vacances à la campagne avec sa compagne Cléa et il garde patience, autant que possible, face aux conneries de Richard, toujours aussi lourd et aux idées toujours foireuses et/ou de mauvais goût. Branleur, impertinent et cynique, le meilleur ami de Lapinot est complètement accro à son téléphone. Notre héros aussi, un peu, mais il trouve toujours du bonheur à voir virevolter une feuille d’automne.

Après le deuxième album des Nouvelles aventures de Lapinot, dans un format à l’italienne et sans paroles, Lewis Trondheim ose une forme nouvelle, et nous retrouvons le lapin aux grands pinglots dans un format strip. Trois ou quatre cases, pas plus, pour raconter une tranche de vie de Lapinot. Mais chaque morceau s’intègre dans une histoire parfaitement pensée. L’amour s’y décline sous bien des formes : compassionnel, amical, charitable, et évidemment romantique. « Je ne veux pas qu’on s’embrasse pour la première fois avec D.J. Fück en fond sonore… / On va attendre un peu… » Au-delà d’une critique de l’omniprésence des portables et des méfaits des applications douteuses, l’auteur rappelle que ce petit gadget dont on ne sait plus se passer est plus qu’une extension de notre main. C’est parfois notre seul lien avec le monde, en bien ou en mal, et certainement en bien pour ceux qui, comme Marc, sont coupés de tout et rejetés par tous. Oui, le progrès peut faire peur, mais il ne faut pas manquer de souligner ce qu’il offre à l’humanité. Mais bon, quand même, tout n’est pas acceptable, hein… « Oh !! Un hipster en baggy qui fait du one wheel… / Isaac Asimov n’aurait jamais pu anticiper ce futur pour 2020… »

Ce quatrième volume des Nouvelles aventures de Lapinot est un sacré bon cru ! Peuvent en témoigner les voisins qui ont dû m’entendre hurler de rire…

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.