- Big Little Lies
- Sex and The City
- Desperate Housewives
- Girls
- Masters of Sex
- Orange is the New Black
- I Love Dick
- The Handmaid’s Tale
- Ally McBeal
- Grey’s Anatomy
- Crazy Ex-Girlfriend
- The End of the Fucking World
- Transparent
- Buffy contre les vampires
- Fleabag
- Mad Men
- The L Word
- Game of Thrones
- Twin Peaks
- Jessica Jones
Toutes ces séries comptent des personnages féminins, souvent centraux, dont l’identité passe notamment par leur sexualité. Mais alors, comment les séries télévisées représentent-elles les sexualités féminines ? Sexualités au pluriel, car il n’existe pas une seule forme d’activité sexuelle. « C’est en cela que les séries occupent une fonction révolutionnaire : elles sont majoritairement accessibles à tous et à toutes et peuvent être dévorées dans l’intimité de sa chambre. » (p. 16) En détaillant des épisodes et des protagonistes, Iris Brey dénonce le male gaze, ou comment la représentation des femmes et de leurs sexualités a longtemps été pensée pour le seul plaisir des hommes. Désormais, une nouvelle génération de réalisatrices impose un autre regard, décomplexé et revendicatif. « Les séries constituent une alternative nécessaire à l’heure où la sexualité est incarnée par un puritanisme excessif au cinéma, soit par la pornographie réductrice des sites Internet. Entre ces deux extrêmes, les séries proposent une vision subversive des sexualités féminines en articulant un discours libérateur. Elles nous aident à repenser la sexualité linguistiquement et visuellement tout en mettant en scène les transformations profondes de notre société. Elles nous font jouir de nouvelles idées et de nouvelles images. Elles assurent une relève féministe et instaurent une véritable révolution (télé)visuelle. » (p. 18)
Il s’agit de mettre la sexualité féminine et queer au même niveau de représentation et d’acceptation que la sexualité masculine hétérosexuelle, d’interroger le consentement et de combattre les comportements inacceptables, même dans la fiction. Et surtout dans la fiction. « Il est donc essentiel que les personnages féminins dans les séries télé prouvent leur agency, les comédiennes deviennent le temps d’une série des actrices sociales. Leurs personnages, en ne reproduisant pas des comportements stéréotypés et en démontrant une puissance d’agir, permettent ainsi de fluidifier les normes. » (p. 86) Finalement, ce qu’Iris Brey propose, c’est la reprise en main d’une sexualité somme toute normale puisqu’elle concerne la moitié de la population mondiale. « Clitoris et vagin ne décrivent pas seulement des réalités physiques : ce sont des mots politiques, et c’est la raison pour laquelle ils sont rarement entendus. » (p. 29)
Quelle énergie m’a donné cette lecture ! Premier essai lu en 2021, clairement argumenté et illustré, il m’a donné l’envie de découvrir toutes les séries citées par l’autrice. Et de poursuivre mon éducation féministe et mon empouvoirement !