Dieu, le point médian et moi

Essai d’Anne Robatel.

Qualifiée de péril mortel par l’Académie française, l’écriture inclusive fait débat. Et pourquoi ? Parce qu’elle massacre la langue française ? Parce qu’elle rend tout discours illisible ou inintelligible ? Rappelons avant tout que l’écriture inclusive, ça commence par des formules comme « Mesdames et Messieurs »… C’est donc bien le point médian qui cristallise le débat et échauffe les esprits… C’est fou comme un signe aussi anodin peut déchaîner les fureurs !

« En tant que poète, linguiste et féministe, je suis triplement sensible à la façon dont la langue façonne des représentations du monde qui n’ont rien de naturel, et je sais que la transformation des comportements passe notamment par celle des énoncés utilisés pour les décrire. » (p. 23) L’autrice ne tranche rien ni de donne de réponse définitive. Elle donne sa position d’artiste et de femme sur une langue qui doit être et rester vivante, évolutive et ouverte aux changements. Accepter l’écriture inclusive et envisager l’usage du point médian, ou au moins son existence, cela suppose déjà d’oser s’interroger et d’interroger son schéma de pensée, de le secouer, surtout s’il est figé depuis longtemps. « Le texte que je suis en train d’écrire fait le pari que ce qui est inclusif, c’est l’intelligence, car il part du postulat que l’intelligence est la chose du monde la mieux partagée. J’écris pour des cerveaux pas encore paralysés, j’écris pour des esprits disponibles et agiles. » (p. 39)

Je ne suis pas d’accord avec l’entièreté de la démonstration de l’autrice, mais celle-ci nourrit ma propre réflexion, et c’est très précieux de pouvoir construire ma position en délimitant des frontières et des contre-arguments.

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