Roman d’Emily Bronte, illustré par Nathalie Novi.
J’ai lu pour la troisième ou quatrième fois ce superbe roman pour profiter de la sublime édition des éditions Tibert et des illustrations délicates et puissantes de Nathalie Novi. L’artiste a précédemment enjolivé le roman de Charlotte Bronte, Jane Eyre, que j’ai rererelu avec un plaisir immense.
J’ai déjà chroniqué Les Hauts de Hurlevent sur ce blog, inutile de recommencer. Je suis cependant toujours fascinée par ces amours intenses qui rendent malade ou fou, voire qui tuent et alimentent des vengeances implacables. Mais je reste irrémédiablement sceptique devant la faible santé des personnages : pour avoir gardé quelques heures les pieds mouillés, les êtres restent souffrants pendant trois semaines et convalescents durant des mois. Enfin, non, je précise, seuls les êtres oisifs entourés de domestiques zélés mettent des plombes à se relever d’un rhume. Il est certain que ça laisse beaucoup de temps pour écouter les longues et palpitantes histoires de ses voisins…
Deux beaux extraits pour finir.
« Mon amour pour Heathcliff ressemble aux roches éternelles sous la terre. Nelly, je suis Heathcliff… Il est constamment présent dans mes pensées, constamment… Non comme un plaisir pas plus que je ne suis toujours un plaisir à moi-même… Mais comme mon propre être… » (p. 113)
« Ce n’est pas moi qui t’ai brisé le cœur, c’est toi et toi seule, et en brisant ton cœur, tu as brisé le mien. Et ce n’en est que pire pour moi d’être robuste. Est-ce que je souhaite vivre ? De quelle sorte de vie s’agira-t-il quand tu seras… Oh ! Dieu ! est-ce que tu aimerais vivre, toi, alors que ton âme serait dans la tombe ? » (p. 199)