S’adapter

Roman de Clara Dupont-Monod.

« Nous, les pierres rousses de la cour, qui faisons ce récit, nous nous sommes attachées aux enfants. C’est eux que nous souhaitons raconter. » (p. 7) Voici donc l’histoire d’une fratrie, d’abord l’aîné et la cadette, rejoints par le benjamin, un bébé inadapté, différent, handicapé. Alors que le grand frère se dévoue à ce petit qui ne grandira jamais, la petite sœur choisit la distance pour préserver ce qui se reste d’enfance dans cette famille devenue si singulière. Le grand est patient, attentif et tendre. « Il ne peut aimer que dans l’inquiétude. Il est l’aîné pour toujours. » (p. 37) La cadette n’est que colère et impatience face à l’enfant placide qui, au fil des années, ne change pas. Chacun à leur manière, ils avancent dans la vie. « Dira-t-on un jour l’agilité que développent ceux que la vie malmène, leur talent à trouver chaque fois un nouvel équilibre, dira-t-on les funambules que sont les éprouvés ?  (p. 61) Un jour, un quatrième et dernier enfant rejoint la fratrie. Il lui faudra trouver sa place et intégrer une famille qui a souffert d’un membre pas vraiment présent.

Déjà dans Nestor rend les armes, Clara Dupont-Monod parlait des gens différents et de la cruauté que peut être la pitié extérieure. Avec S’adapter, elle parle d’amour et de sentiment. Chaque phrase compose un texte à la beauté d’abord douloureuse, puis lumineuse. Il n’y a aucun angélisme ni aucun manichéisme : juste la volonté farouche d’aimer envers et contre tous.

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