Tina Modotti – Les années mexicaines 1923-1930

Roman graphique : textes de Marie-Claude Chauveau, dessins et peintures de Marie Ciosi.

« Passionnées par la vie exceptionnelle de Tina Modotti nous avons eu l’idée de composer ensemble un roman graphique sur le sujet. Nous avons choisi de retracer sa période mexicaine, de 1923 à 1930, celle qui voit éclore son talent photographique, son engagement politique et humanitaire, sa vision féministe et sa liberté. »

En entrecroisant des carnets intimes, des journaux, des lettres et d’autres écrits, Marie-Claude Chauveau donne une vision kaléidoscopique de quelques années décisives de l’existence d’une artiste majeure des années 1920. D’abord simplement amante et assistante d’Edward Weston, photographe déjà reconnu, Tina Modotti se réalise au Mexique. De l’apprentissage à l’émancipation, tant en art qu’en amour et en politique, la jeune femme devient maîtresse de son destin. « Dans la vie, tout peut arriver! Même dix photos signées Tina Modotti accrochées à côté de celles de Weston ! L’inauguration s’est déroulée en grande pompe, avec fanfare, discours du président Obregón et tout le tralala. Avons gardé notre sérieux… On sait quand même se tenir. Plus que jamais touchée par les commentaires d’Edward. »

Les compositions photographiques de Tina Modotti sont présentées par les dessins de Marie Ciosi. C’est audacieux de repasser de la photo au dessin, l’évolution artistique du début du siècle dernier s’étant faite dans l’autre sens. Évidemment, c’est toujours un plaisir de croiser Diego Rivera et Frida Kahlo et de suivre un peu les folles nuits de Mexico. J’ai beaucoup apprécié l’économie de mots dont fait preuve Marie-Claude Chauveau : elle laisse la place aux sources, aux mots des personnes dont elle retrace un morceau d’existence. Ses analyses n’en sont que plus pertinentes. « Edward… Son humeur jalouse, ses crises de mélancolie, la déliquescence de notre relation… Le pacte ne doit-il fonctionner que dans un sens ? La liberté sexuelle instaurée d’un commun accord doit-elle exister seulement pour lui ? »

Cet ouvrage est de très belle facture, un vrai plaisir à parcourir ! J’ai découvert une artiste et je suis subjuguée par son travail et son engagement politique. « Weston est dévoué à l’art loin de toute démarche militante, contrairement à Tina qui utilise la photographie comme moyen d’action au service des luttes contre les inégalités sociales. Ses œuvres connaissent autant de succès que celles de Weston, ce qui l’oblige à passer beaucoup de temps sur ses images au détriment de l’aide qu’elle pourrait lui apporter »

Lu dans le cadre du prix Place Ronde – Écrire la photographie, édition 2022.

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