Max Schmidt est contraint de quitter Berlin pour échapper aux nazis qui prennent le pouvoir sur son pays. Le cargo qui l’emmène vers le Brésil fait naufrage et le voilà piégé avec un jaguar sur un canot précaire. « Pourquoi avait-il fallu qu’il fréquente une femme mariée ? Pourquoi s’être lié d’amitié avec un gauchiste ? » (p. 28) Finalement sain et sauf, il s’établit au Brésil et mène une existence de colon, laborieuse et simple, mais heureuse. Hélas, les fauves ne cessent de le poursuivre et de surgir devant lui.
Qui sont-ils, ces fauves annoncés dans le titre ? Certainement pas de simples félins majestueux, mais des regrets, des souvenirs, des peurs, des fantômes… Avec ce court roman, Moacyr Scliar raconte brillamment cette part d’Histoire qui lie l’Amérique du Sud à l’Allemagne. Et je découvre donc l’épisode de la barque et du félin a inspiré Yann Martel pour son roman, L’Odyssée de Pi. Comme quoi, rien n’est jamais écrit et tout l’a déjà été. Le texte de l’auteur brésilien m’a beaucoup émue et je vais poursuivre ma découverte de son œuvre.