Ouvrage de Guillaume Meurice, illustré par Laurène Boglio.
Ce court recueil propose des maximes, des aphorismes. Ou plutôt des sentences : l’auteur est féroce envers nous, utilisateurs scotchés aux réseaux sociaux. « Les gens qui likent leurs propres tweets s’envoient sans doute des lettres d’amour. » Touché… Les illustrations de Laurène Boglio, en noir et blanc, sont drôles, tendres, cinglantes, parfois cinglées. Le tout donne un livre gentiment loufoque. « Les gens qui likent une photo de ce livre sont l’élite de la Nation. » Lecteur·ices, l’autodérision est de mise face à ce miroir que nous tend l’auteur ! L’autodérision, oui, jusqu’à la dernière phrase qui nous rattrape et nous remet les pieds dans la réalité pour parler de précarité numérique.
De fait, ce petit ouvrage confectionné à la main et numéroté, comme tous les textes de la collection Les gens connectés, attire l’attention du public sur le fléau de cette précarité qui privent des humain·es de leurs droits. Et parlant de droits, ceux d’auteur sont intégralement reversés à Emmaüs Connect. Les livres sont publiés par Les Venterniers, maison d’édition lilloise. Comment ne pas l’aimer encore plus depuis que cette ville m’a adoptée ?