Au fil des saisons, divers personnages évoluent dans la nature norvégienne. « Forêt aveugle – sans limite – parce que l’horizon aujourd’hui a disparu dans le doux temps de neige mêlé de brouillard. » (p. 10) Le père et son fils tracent un chemin dans la neige, derrière le cheval qui souffle et répète son chant intérieur. Un homme couché dans le marais observe la danse des grues. « Elles sont nées farouches. La tête plus haute que jamais. » (p. 30) Par une nuit de neige, une jeune fille attend un homme qui ne viendra pas. Dans le courant, un homme agrippé à un tronc dérive au son des aboiements d’un chien. La fuite des jours n’en finit pas, et bien fou serait celui qui voudrait l’entraver.
Fallait-il vraiment que cela arrive ? J’ai abandonné ce texte de Tarjei Vesaas, auteur que j’apprécie pourtant immensément. Ce roman est son ultime texte. Entre poème et autobiographie, la préface ne tranche pas. Le symbolisme déborde de chaque page, nourri du même lyrisme naturaliste qui porte toute l’œuvre de l’auteur. « Il est juste de marcher ici, mais on est tellement en peine de savoir pourquoi on le fait. Est-ce que je rêve cela ? Est-ce que je ne suis pas là, à marcher ? » (p. 23) Tout cela est très beau, mais hélas impénétrable pour moi, inaccessible comme un code que je ne sais pas déchiffrer. Par chance, il me reste d’autres titres de l’auteur à découvrir.