Femmes, je vous aime

Ouvrage collectif, onzième numéro de la revue Ah !, publiée par l’Université de Bruxelles.

Dans cet abécédaire, une trentaine d’autrices et d’auteurs proposent de nouvelles définitions à des termes bien connus, devenus presque invisibles tant ils sont communs. Ces définitions sont sensibles, lyriques, loufoques, philosophiques, parfois un rien assassines, poétiques, à tiroir, impertinentes ou encore très référencées. On ne réécrit pas des siècles de lexique sans se frotter ni se confronter aux mots de celles et ceux qui nous ont précédé·es !

Il y a de très jolies choses dans cet abécédaire publié en décembre 2010, mais des progrès restaient à faire dans la considération de certains sujets. Par exemple, non, se tromper d’orifice n’est en rien délicieux… Et rien ne m’agace tant que de lire encore la célébration de la lolita/nymphette : c’est bien mal comprendre le roman de Vladimir Nabokov que de continuer à fantasmer la sexualité de gamines qui, littéralement, jouent à séduire. Le privilège de l’âge adulte, ce n’est pas profiter de la vulnérabilité de la proie qui tend sa gorge pour être mordue, c’est s’honorer de protéger cette même proie. Il faut définitivement en finir avec cette représentation sexualisante des jeunes filles !

Évidemment, cet ouvrage a sa place sur

Ouvrage collectif, onzième numéro de la revue Ah !, publiée par l’Université de Bruxelles.

Dans cet abécédaire, une trentaine d’autrices et d’auteurs proposent de nouvelles définitions à des termes bien connus, devenus presque invisibles tant ils sont communs. Ces définitions sont sensibles, lyriques, loufoques, philosophiques, parfois un rien assassines, poétiques, à tiroir, impertinentes ou encore très référencées. On ne réécrit pas des siècles de lexique sans se frotter ni se confronter aux mots de celles et ceux qui nous ont précédé·es !

Il y a de très jolies choses dans cet abécédaire publié en décembre 2010, mais des progrès restaient à faire dans la considération de certains sujets. Par exemple, non, se tromper d’orifice n’est en rien délicieux… Et rien ne m’agace tant que de lire encore la célébration de la lolita/nymphette : c’est bien mal comprendre le roman de Vladimir Nabokov que de continuer à fantasmer la sexualité de gamines qui, littéralement, jouent à séduire. Le privilège de l’âge adulte, ce n’est pas profiter de la vulnérabilité de la proie qui tend sa gorge pour être mordue, c’est s’honorer de protéger cette même proie. Il faut définitivement en finir avec cette représentation sexualisante des jeunes filles !

Évidemment, cet ouvrage a sa place sur mon étagère de lectures féministes !

Je retiens quelques charmants morceaux que je partage pour votre émerveillement.

« Amie – […] C’est une des seules femmes qui m’entourent dont je peux me dire que je voudrais être elle sans pour autant l’envier. […] C’est celle qui assez semblable pour que je me reconnaisse et assez différente pour que je m’étonne. […] C’est elle à qui mon cœur peut s’ouvrir grand, et dont la mort laisserait mon cœur béant. […] Rien que de savoir que ma mort la fera pleurer, je m’en veux. » (p. 12)

« Burqa – [..] Ce costume religieux est imposé à la femme musulmane par certains docteurs islamiques, lesquels en raison même de leur appartenance au sexe masculin déclaré plus intelligent par des livres sacrés, sont institués les meilleurs juges de la fragilité et de la perversité féminines. » (p. 26)

« Coureuse – Se dit d’une femme qui ne manque pas de souffle avec les hommes. » (p. 43)

« Épilation – Action érotique douloureuse quand l’amour d’un homme ou d’une personne poilue la lui inflige. » (p. 60)

« Femme – […] Se dit de tout ce qui n’est pas infâme. » (p. 68)

« Oreille – De toute évidence, zone érogène de choix pour qui sait manier la langue. » (p. 104)

« Virago – Terme bien utile à l’homme quand il perd la face et/ou ne peut affirmer sa force. » (p. 139)

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Je retiens quelques charmants morceaux que je partage pour votre émerveillement.

« Amie – […] C’est une des seules femmes qui m’entourent dont je peux me dire que je voudrais être elle sans pour autant l’envier. […] C’est celle qui assez semblable pour que je me reconnaisse et assez différente pour que je m’étonne. […] C’est elle à qui mon cœur peut s’ouvrir grand, et dont la mort laisserait mon cœur béant. […] Rien que de savoir que ma mort la fera pleurer, je m’en veux. » (p. 12)

« Burqa – [..] Ce costume religieux est imposé à la femme musulmane par certains docteurs islamiques, lesquels en raison même de leur appartenance au sexe masculin déclaré plus intelligent par des livres sacrés, sont institués les meilleurs juges de la fragilité et de la perversité féminines. » (p. 26)

« Coureuse – Se dit d’une femme qui ne manque pas de souffle avec les hommes. » (p. 43)

« Épilation – Action érotique douloureuse quand l’amour d’un homme ou d’une personne poilue la lui inflige. » (p. 60)

« Femme – […] Se dit de tout ce qui n’est pas infâme. » (p. 68)

« Oreille – De toute évidence, zone érogène de choix pour qui sait manier la langue. » (p. 104)

« Virago – Terme bien utile à l’homme quand il perd la face et/ou ne peut affirmer sa force. » (p. 139)

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