Les épopées minuscules

Ouvrage de Sandrine Tolotti. Compilation de ses textes publiés sur L’intimiste. À paraître ce jour.

Illustrations de Laura Francese.

Sous-titre : 100 contes vrais et autres histoires de la vie ordinaire

« Toutes les vies comptent, tout le temps. » (p. 9) Voilà qui est dit. Dans notre époque marquée par l’immédiateté et les nouvelles terribles qui inondent les écrans, on est parfois tenté·e de négliger le petit rien qui brille, le détail sans qui un ensemble serait inachevé, l’histoire sans tintamarre d’une personne simple. Dans ses épopées et autres miscellanées, Sandrine Tolotti nous emmène à la rencontre d’êtres uniques ou de traditions doucement saugrenues, de faits historiques oubliés et d’existences qui ont un peu marqué la face du monde. « La poche est le soldat inconnu de la guerre pour la libération du vestiaire des femmes. » (p. 33) Les textes classés au fil des saisons dessinent une humanité qui se construit et se réinvente dans le temps long, mais qui sait parfois s’asseoir pour regarder pousser une fleur ou écouter un enfant. En racontant l’insignifiant, l’autrice nous rappelle qu’il y a toujours plus de sens qu’on ne croit dans un simple fait. « La carte postale a quelque chose du texto avec de la texture. Le grain du papier. Les pleins et les déliés de l’écriture manuscrite. » (p. 128)

Voici certaines des merveilles que vous collecterez au fil des pages, autant de trésors précieusement inutiles pour mieux affronter la rudesse du quotidien.

  • Une Chinoise pauvre de tout, mais riche de lectures ;
  • Une veuve qui écrit son amour sur un drap ;
  • Les fleurs qui poussent dans les sols de guerre ;
  • Le devenir des photos des familles quand elles sortent des albums et des maisons ;
  • La vie heureuse d’un cantonnier philosophe ;
  • Des haïkus dont la brièveté n’a d’égale que leur force évocatrice ;
  • Une femme qui taille la route ;
  • La malédiction et la sainteté des lundis ;
  • La façon dont un chapeau peut coiffer une vie de souvenirs ;
  • La parole à maintenir avec les disparu·es et la place à donner aux fantômes ;
  • Une peintre têtue, plus attachée au rêve qu’au réel, et bien décidée à l’atteindre ;
  • La magie des vitrines des grands magasins ;
  • Un rang des perles qui réveille la mémoire ;
  • Le subtil langage des fleurs ;
  • Les pique-niques iraniens au coin des tombes.

Chacun des textes de Sandrine Tolotti est un éloge de la lenteur, de la tendresse, de l’obstination, du délicat et de la force qu’il faut à chacun·e pour refuser la brutalité et l’indifférence. Au sortir de cette lecture, vous serez riches d’autres vies que la vôtre, à semer comme autant de graines pour reverdir le monde.

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