Ilaria naît à Venise au 17e siècle. Trois jours après son premier cri, elle est donnée par sa famille à la Pietà, un établissement qui recueille les orphelines et les forme au chant et la musique. Dans cette enceinte plus que monacale, Ilaria découvre le violon auprès d’Antonio Vivaldi. Cet instrument et ses mélodies, c’est sa passion, la flamme qui illumine son existence d’enfant abandonnée et avide de tendresse. « Je joue pour donner chair. […] Donner chair à entendre. » (p. 37) Ilaria rêve de sortir, de voir le monde et de vibrer du même feu qu’elle n’a pas conscience d’allumer chez les autres. Mais il y a Paolo, frère de l’amie d’Ilaria, qui se consumera dans cette passion, obsédé par l’ambition de se faire une gloire pour mériter la jeune fille. « Plus tu m’ignores, plus tu me laisses le loisir de te contempler. Tu es tout entière derrière mes yeux. » (p. 104) Et la passion musicale se fait passion amoureuse.
De l’autrice, j’ai déjà lu avec émerveillement Pietra Viva où elle redonne corps à Léonard de Vinci. Elle sait écrire l’Italie, les arts, la Renaissance et les sentiments avec une délicatesse et une précision qui m’émeuvent profondément. Je vous recommande aussi Rêves oubliés.