Catalogue d’exposition publié par l’Institut du monde arabe de Tourcoing.
« Comment l’œuvre d’un peintre français d’époque coloniale est-elle devenue une des identités visuelles de l’Algérie après l’Indépendance ? Pourquoi est-il l’un des seuls peintres orientalistes qui échappe au reproche d’exotisme et au procès fait au regard colonial ? » (p. 3) Étienne Nasreddine Dinet, né en 1861 à Paris et converti à l’Islam en 1913, a peint l’Algérie sans les fantasmes de l’orientalisme, en privilégiant des prises de vue sur le vif. « Au-delà d’un monde idéalisé par un filtre européen, il peint […] la violence, la misère, le désespoir, l’humilité, mais tout autant la joie, le courage et la dignité. » (p. 11) Fort de ses idéaux républicains et humanistes, Dinet n’a eu de cesse de réclamer la reconnaissance militaire pour les soldats algériens tombés pendant la Première Guerre tombale, dessinant pour eux une stèle afin de remplacer les croix inappropriées sur les tombes. Il est l’initiateur du projet de construction de la Grande Mosquée de Paris.
J’ai découvert l’artiste et son œuvre grâce à la superbe exposition organisée par l’Institut du monde arabe de Tourcoing qui présente toujours des œuvres superbes dans une muséographie de très grande qualité. J’ai passé près de deux heures dans les salles de l’institut, fascinée par l’éclat coloré et lumineux des toiles, la profondeur des regards et les détails des visages. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas été autant frappée par le beau artistique.
Quelques toiles choisies pour le plaisir des yeux.