Bande de Liuba Gabriele.
Emily est née, a vécu et est morte à Amherst, dans le Massachusetts. Enfant, elle a découvert qu’écrire était son talent, mais surtout sa survie. « Les mots sont des trésors. » (p. 12) Jeune fille assez solitaire, aux attachements fougueux, elle exprime un mysticisme particulier au contact de la nature et des mots. « La création est un mystère parfait, j’en tombe amoureuse d’un amour absolu. » (p. 33) Profondément marquée par la perte d’êtres chers, Emily s’enferme de plus en plus et finit par ne plus quitter sa chambre, recluse volontaire dédiée à la poésie. « Le mot est absolu. Tout mon monde est créé. Tout mon monde est création. Je n’ai besoin de rien d’autre. Dieu, quand j’écris, je te comprends. » (p. 86)
Cette poétesse n’en finit pas de me fasciner. Son œuvre est complexe et j’avoue ne pas tout comprendre, mais je suis touchée. Cette bande dessinée m’a donné envie de relire la poésie d’Emily Dickinson. Le dessin de Liuba Gabriele est superbe et me rappelle celui de Georgia O’Keeffe pour ses fleurs qui n’en finissent pas se déployer et ses cieux mauves vibrants. La couleur a un grain poudré qui apporte une douceur infinie aux images. J’ai glissé entre les pages avec délectation.