Bande dessinée de Jacky Fleming.
« Autrefois, les femmes n’existaient pas et c’est pour cette raison qu’elles sont absentes des livres d’histoire » Ainsi s’ouvre ce petit bijou d’humour absurde, férocement pertinent. Il faut trouver des explications à ce grand mystère : où sont les femmes dans l’Histoire, dans l’art, dans les sciences ? Il faut dire qu’avec leur petite tête, leur cerveau atrophié, leur tendance à l’hystérie et leur paresse, on ne pouvait pas en attendre grand-chose, n’est-ce pas ? Par bonté d’âme, les hommes – ces immenses génies qu’il convient de louanger et d’admirer – ont donc cantonné les femmes au mariage et aux travaux d’aiguille. Et aussi aux tâches ménagères, pour qu’elles ne s’ennuient pas ! Gare à celles qui se piquent d’écriture ou d’éducation, elles vont contre la nature ! « Au cours des 700 ans qui séparent Hildegarde de Bingen de Jane Austen, les femmes écrivaines étaient mal vues, car pour cela il fallait réfléchir, ce qui interférait avec l’accouchement. »
Il faut évidemment lire ce petit ouvrage avec du recul. Ceux qui le prendraient au premier degré sont priés de recommencer la lecture depuis le début ! Les propos sont volontairement grinçants et poil à gratter. « Il disait que les femmes ont deux rôles à jouer, tous deux charmants : l’amour et la maternité. Pas isoler le radium et découvrir le polonium. » La conclusion est farouchement émancipatrice : que toutes les femmes aillent chercher leurs aïeules oubliées dans la poubelle de l’Histoire !
Le titre me rappelle un album d’Emily Gravett, Le problème avec les lapins…