Galatée

Nouvelle de Madeline Miller.

Galatée est alitée depuis plus d’un an. Si on la garde enfermée, c’est pour le bien de son enfant et l’honneur de son époux. Si on persiste à la garder couchée et à lui interdire toute sortie, c’est pour la soigner, évidemment… « Je ne peux pas me réchauffer sans soleil. Vous n’avez jamais touché de statue ? » (p. 12) Quand elle n’est pas engourdie par une tisane qui l’endort, elle subit les visites conjugales de son époux, toujours obsédée par sa nature première et le miracle qui l’a fait venir à la vie. Pour se libérer de sa prison, de ses geôliers et de son triste destin humain, mais aussi pour sauver sa petite fille, Galatée est prête à tout sacrifier.

Avec cette brillante réécriture du mythe, Madeline Miller parle de la tyrannie masculine et de la révolte féminine. Les hommes veulent des femmes pures et dociles, silencieuses et sans expression : des statues, mais des statues chaudes contre lesquelles frotter leurs désirs malsains. C’est oublié que les femmes palpitent de la même vie que les hommes et qu’il est passé le temps où elles se laissaient soumettre. Cette nouvelle m’a rappelé Le papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman et les traitements médicaux infligés aux femmes sans écouter leurs besoins, en pensant savoir mieux qu’elles ce dont elles souffrent et ce qui les réconforterait : il ne s’agit pas de soigner ces femmes, mais de les garder sous la coupe de leurs époux et de proclamer la toute-puissance de la médecine sur l’affect.

Je suis ravie d’avoir acquis cette intégrale des œuvres de Madeline Miller, car il est certain que je relirai les deux romans de l’autrice.

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