On dira que c’était un accident

Roman de Véronique Presle.

Un chat endormi dans le tambour de la machine à laver, ça ne peut que mal finir. Alors, un petit shot de vodka pour se remettre, Freddie l’a bien mérité. Et elle peut bien en prendre un deuxième, avec tous les soucis que lui causent son fils Lior et la fin de ses droits au chômage. Il y a aussi ces voisins pénibles qui ne supportent pas le moindre bruit et ses anciens amis qui l’ont accusée du pire pour lui faire retirer son garçon. Allez, encore un shot pour se détendre parce que Mimi, la chienne, est malade et parce que la psy du CMP est une emmerdeuse qui veut s’immiscer dans sa relation avec Lior. « Ils se sont tous passé le mot pour la contrarier, c’est pas possible ! Elle veut bien garder son calme, mais faut pas qu’on la chercher. » (p. 92) Freddie va leur montrer qu’elle est une bonne mère, qu’elle est pleine de ressources, qu’elle peut séduire n’importe quel homme et qu’elle l’aura, son grand appartement à Paris, loin du parking du Leclerc de cette banlieue sinistre.

Véronique Presle construit lentement un personnage que l’on croit d’abord fantasque, un peu indélicate et sûre de son bon droit. Peu à peu, Freddie se révèle obsessionnelle, en perte de contrôle et indéniablement dangereuse, notamment pour son fils. Mais pour qu’une histoire soit complète, il faut tous les points de vue : alors à mi-chemin du récit, c’est Lior qui devient le protagoniste et fait découvrir l’enfer dans lequel il vit depuis des années. Il a enfin 18 ans et toute une vie à construire, mais il lui faut larguer la terrible amarre qu’est sa relation avec une mère toxique et alcoolique.

Âmes sensibles, s’abstenir ! Je ne sais pourquoi, la quatrième de couverture m’avait laissée espérer un roman cocasse et, si ce n’est drôle, au moins absurdement comique. Absurde, il l’est, tant l’enchaînement des événements est hors de contrôle. L’écriture de Véronique Presle claque comme des gifles ou des verres qui s’éclatent au sol. C’est viscéral, terrifiant et implacable. Voilà encore un excellent roman publié par les éditions du Panseur !

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à On dira que c’était un accident

  1. PatiVore dit :

    Je le note, merci pour la découverte !
    J’ai aussi publié récemment sur les éditions du Panseur mais d’Isabelle Aupy, tu connais ?
    Bon mois d’août !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.