
Roman de Franck Bouysse.
Été 1914, les hommes sont partis au combat. Restent les femmes, les vieillards, les infirmes et les enfants. Dans le Cantal, à Chantegril, le jeune Victor fait son possible dans les champs, avec l’aide de sa mère et du vieux voisin Léonard. « Il prenait conscience qu’il allait devoir apprivoiser différemment l’univers amputé de la part tendre de l’enfance. Devenir un homme avant l’âge d’homme. » (p. 31) Dans la ferme des Grands-Bois, l’acariâtre Valette voir arriver sa belle-sœur et sa nièce, deux femmes ayant fui la ville pour trouver refuge loin des combats. Au fil des saisons, les rancœurs s’aiguisent entre les propriétés voisines et l’innocence joyeuse d’un premier amour se fracasse contre des pulsions malsaines. Même en retrait de la ligne de front, la guerre fait des ravages et un drame poisseux se noue inexorablement.
Après Buveurs de vent, Franck Bouysse m’a une nouvelle fois convaincue avec un texte très fort. L’auteur ne craint pas de dépeindre des personnages mauvais, sclérosés autour de leur vilaine nature. Avec une délicatesse infinie, il parle des sentiments qui ne se disent pas, mais qui éclatent malgré tout sans possibilité de les retenir. « Je crois qu’un homme est pas vraiment un homme tant qu’il n’a pas creusé de tombe. » (p. 158) Je redonnerai sans doute une chance à Plateau que j’ai peut-être lu dans un mauvais moment. Et je vais continuer ma découverte de l’œuvre de Franck Bouysse.
Je l’ai lu mais en BD. J’avais adoré !
Oooooh, je vais emprunter la BD à la médiathèque.