Passons à autre chose

Pièce de théâtre de Bernadette Gruson.

On sait déjà – mais on n’arrêtera pas de le répéter – ce que le patriarcat fait aux femmes. On parle moins de ce qu’il fait aux hommes, depuis cinq millénaires. La domination masculine s’exerce aussi entre hommes et cela rejaillit, in fine, sur les femmes. « Tu intègres que, pour être viril, il faut performer. » (p. 30) Performer aux dépens des femmes, performer face aux autres hommes. Ce que ça crée, c’est la certitude que l’hétérosexualité est la norme à suivre, la terreur intégrée et tabou d’être homosexuel et évidemment – évidemment – la culture du viol. « Le principe de la virilité est de maintenir les hommes à côté de leurs pompes pour qu’ils restent bien dressés dans leur phallus. » (p. 37)

J’ai eu la chance de voir ce texte joué et porté par Jérémy Dubois-Malkhior, dans un seul-en-scène habité. L’acteur entraînait le public dans un quiz musical ou encore dans une scène de film tristement connue. Changer, ça prend du temps et ça commence par une prise de conscience : comme avec ses œuvres précédentes, Bernadette Gruson met un coup de pied dans la fourmilière patriarcale. « Tant qu’on ne revient pas sur les violences qu’on a intériorisées, subies ou infligées, on n’arrivera pas à déjouer le système. » (p. 54) Le titre de sa pièce est tout autant une injonction qu’une prière, mais également une promesse qui ouvre un infini de possibilités.

Je vous laisse avec deux phrases à méditer.

« On ne peut pas lâcher nos privilèges parce qu’on est du bon du côté du patriarcat. » (p. 41)

« On cherche les femmes du bon vieux temps, les femmes soumises. Sous-entendu, les femmes d’aujourd’hui ne sont pas des femmes. » (p. 21)

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