Nouvelle d’Ismaïl Kadaré.
Doruntine Vranaj revient chez sa mère après trois ans passés loin de sa famille, auprès de son époux. Elle affirme être revenue avec Konstantin, son frère, mais celui-ci est mort depuis des années, ainsi que les huit autres fils de la famille Vranaj. Qui, alors, a ramené Doruntine chez les siens ? « Peut-être que ce genre de choses plaît aux jeunes mariées d’aujourd’hui. Peut-être qu’elles aiment chevaucher la nuit enlacées à une ombre, dans les ténèbres et le néant. » (p. 185) L’affaire ne manque pas d’affoler le village et le capitaine Stres qui ne peut hélas pas interroger la jeune fille et sa mère, violemment ébranlées par leurs retrouvailles empreintes de mystère macabre. « Sous nos yeux est en train de naître une légende. » (p. 64) D’une noce à des funérailles, entre une promesse et une malédiction, le retour de Doruntine n’est pas seulement une énigme, c’est surtout la puissante manifestation de l’âme albanaise.
Je découvre Ismaïl Kadaré avec ce court texte et je suis enchantée. Sous le prétexte de présenter une fable médiévale albanaise, l’auteur célèbre son pays, son identité et la force d’esprit de son peuple. En outre, l’édition dans laquelle j’ai lu cette nouvelle est destinée aux scolaires et l’appareil critique est très intéressant.