La quarantaine un peu triste, Sacha emménage dans un petit meublé d’une ville de province. Il a pour projet de peindre et d’écrire. Mais son chemin croise à nouveau celui de l’autostoppeur. « J’ai pensé que c’était fou. Qu’il fallait un hasard extraordinaire pour que nous nous retrouvions là tous les deux. Ou peut-être autre chose qu’un hasard. Je me suis mis à la place de l’autostoppeur. J’ai pensé ce qu’il avait dû penser en apprenant que j’étais là. Ce qu’il était impensable qu’il n’ait pas pensé : que je venais le chercher. Que ce déménagement, je me faisais pour lui. » (p. 24)
Je n’en dis pas plus de l’histoire. Sachez simplement qu’il est question d’une amitié dangereuse, où le désir et la peur s’affrontent. Et voyez si vous êtes prêts à partir par les routes, sur les traces d’un autostoppeur insaisissable. Et si je n’en dis pas plus, c’est aussi parce que, sans être capable de dire pourquoi, je n’ai pas tout compris. Ai-je manqué un mot, une phrase, un paragraphe qui aurait tout rendu limpide ? Aucune idée… Le fait est que je n’ai ressenti aucune sympathie pour Sacha ou pour l’autostoppeur. Tout m’a semblé nébuleux, comme un rêve poisseux dont on n’arrive pas à se débarrasser après une sieste trop longue. Enfin, le terme de l’histoire m’a laissée profondément dubitative, entre « Tout ça pour ça » et « C’est un peu court, jeune homme ». Cependant, quand j’entends les critiques et les avis qui fleurissent sur ce roman qui fait les gros titres de la rentrée littéraire, je pense qu’il s’agit vraiment d’un ressenti très personnel, que j’ai manqué un truc, et que d’autres lecteurs y trouveront sans aucun doute leur compte.
Lu dans le cadre du prix Au coin de la Place Ronde 2019.