Bande dessinée de Jean-Yves Ferry (textes) et Didier Conrad (dessins).
Avant de déposer les armes aux (ou sur les) pieds de Jules César, Vercingétorix a confié sa fille, Adrénaline, a des compagnons de bataille. Ils ont pour mission de la protéger et d’empêcher que le grand Jules n’élève la petite à la romaine, comme c’est le cas de nombreux enfants soustraits aux peuples conquis par Rome. Le temps d’organiser son passage en Bretagne, la gamine est confiée aux irréductibles Gaulois. « Obélix et toi, vous veillerez sur elle, il ne doit rien lui arriver. C’est notre devoir historique de protéger cette petite. Il en va de notre crédibilité. » (p. 8) Mais voilà, la môme fugue. Tout le temps. Cela qui ne va pas faciliter les projets des peuples gaulois qui veulent faire d’Adrénaline le symbole de la reconquête face à l’envahisseur romain…
« Partout où je passe, dès qu’on murmure mon nom, les gens se tapent dessus ! / Mais non ! Ici de toute façon, on se tape tous dessus. » (p. 18) Contrairement à son Gaulois de paternel, Adrénaline est une pacifique. Elle ne rêve que de s’occuper d’enfants orphelins comme elle, et de les faire vivre heureux sur la mythique île de Thulé. Encore faut-il rejoindre ce morceau de terre perdu on ne sait où dans les grandes eaux. Heureusement, les pirates sont toujours là quand on a besoin de les martyriser ! Et à terre, il y a d’autres conflits, plus mineurs, sur le point de se régler : les fils d’Ordralfabétix et Cétautomatix sont bons copains et n’envisagent pas de passer leur vie à se balancer enclumes et poissons à la tronche !
Ce scénario très simple, pro-paix, est charmant et efficace, mais certainement pas renversant, et je suis loin de me rouler de rire sur le sol, comme j’ai pu le faire avec des albums scénarisés par d’autres auteurs. Il y a toujours des jeux de mots, dont certains collent à l’actualité et d’autres sont plus classiques, dans la veine de ceux de Goscinny. Les noms des personnages sont de plus en plus capillotractés, mais ils fonctionnent. Bref, voilà un album sans prétention qui fait le job. On sourit et on se détend.