Roman de Stephen King.
Ce soir, à presque soixante-six ans, Dolores Claiborne est au poste de police de Little Tall Island et elle fait une déposition des plus surprenantes. Non, elle n’a pas tué sa patronne, mais oui, elle a tué son mari. Et ce soir, elle va tout dire, balayer les rumeurs et présenter sa vérité.
Toute sa vie, Dolores Claiborne a travaillé dur. Elle a élevé ses trois enfants, supporté un mari brutal et alcoolique et enduré les humeurs de sa patronne, Vera Donovan, une femme de plus en plus acariâtre au fil des années. « Elle était garce parce qu’elle était qu’une triste vieille dame qui avait rien d’autre à faire que mourir dans une chambre à l’étage sur une île loin des lieux et des gens qu’elle avait connus dans sa vie. » (p. 54) Mais Dolores reste au service de Vera : les deux femmes s’affrontent sans cesse, mais finalement elles se comprennent et elles se sont habituées l’une à l’autre. « Parfois, […], il faut être une garce prétentieuse pour survivre. Parfois, il reste plus à une femme que son côté garce. » (p. 182) Avec sa grande gueule et ses manières rudes, Dolores n’a jamais accepté qu’on lui manque de respect et ce qui s’est passé le jour de l’éclipse du 20 juillet 1963 le prouve sans détour.
Lecteur, assieds-toi et écoute la longue confession d’une vieille femme sans remords qui s’est défendue du mal comme elle a pu. Ne t’attends pas aux monstres et à l’angoisse que Stephen King aime placer dans ses romans. Ici, tu n’auras que l’horreur domestique, celle que l’on cache derrière les portes closes, mais dont il sourd toujours quelque chose au grand air. Forge ton propre avis : Dolores est-elle coupable ou victime ? Mais est-ce si simple de ranger les gens dans des cases ? Pauvre Dolores, tu m’as émue. Bravo à Stephen King qui sait si bien manipuler l’esprit de ses lecteurs.