Recueil de textes de Paul Fournel.
J’ai longtemps pensé que le peloton, c’était la masse des cyclistes incapables de se démarquer et contraints de rouler roue contre roue jusqu’à la ligne d’arrivée. Récemment, j’ai compris qu’il n’en est rien et l’ouvrage de Paul Fournel a fini de m’éclairer sur la force de cette masse mouvante dont s’échappent les vainqueurs. « J’aide les autres à gagner, c’est un gros boulot. » (p. 43) Les équipes cyclistes comptent des sprinteurs, des équipiers, des grimpeurs et des leaders. Chacun a son rôle pour porter un gagnant sur le podium. « Le sprint est un sport individuel qu’on pratique en équipe. » (p. 27)
Dans ces chroniques/nouvelles qui se déroulent comme les étapes du Tour de France, l’auteur explique le mystérieux langage – par mots et par signes – et la stratégie des coureurs. Remporter le maillot jaune est le Graal, mais courir ensemble est le plus important. « Je voudrais voir ce dont je suis capable dans ce peloton à l’intérieur duquel si peu, au final, courent vraiment pour gagner. » (p. 34) Chaque texte est un instantané de route et une déclaration d’amour au bitume. Cela donne une composition chorale qui est un bel hommage aux humbles tâcherons du peloton, heureux d’être membres d’une équipe qui pousse le leader vers la victoire. Je ne m’attendais pas à autant de poésie dans un livre parlant de roue, de crampes, de chutes, de montées et de freins. L’espace de quelque 200 pages, j’ai été embarquée dans la rassurante et vivante maison du peloton, pour mon plus grand plaisir !
Lu dans le cadre du prix Sport Scriptum 2022.