Roman de Terry Pratchett.
On sait déjà que le huitième fils d’un huitième fils est destiné à être mage. Mais le huitième fils d’un mage, c’est un sourcelier, et cela n’augure rien de bon pour la magie. « Quelque chose d’horrible était sur le point de se produire. Vous vous en doutiez, non ? » (p. 13) La sourcellerie, c’est de la magie plus que noire, une force malsaine qui voudrait dominer l’univers. Le jeune Thune et son terrible bourdon noir sont bien décidés à faire régner les mages au-delà des murs de l’Université de l’Invisible, d’abord sur Ankh-Morpork, puis sur tout le Disque-Monde. Une fois encore, Rincevent, mage médiocre s’il en est, n’échappera pas à l’aventure, lui qui n’aspire qu’à la routine et à l’ennui. Le Patricien a été réduit à néant, le chapeau de l’Archichancelier pourrait tomber entre de mauvaises mains et la Bibliothèque de l’Université de l’Invisible est menacée. Aidé de Conina et de Nijel, deux héros qui ont beaucoup à apprendre en héroïsme, Rincevent se rend dans les lointaines contrées du Disque-Monde et fait son possible pour éviter une guerre magique. « J’ai cherché la magie toute ma vie, et tout ce que j’ai trouvé, c’est des lumières de couleurs, des tours insignifiants et de vieux livres racornis. La magie n’a rien fait pour le monde. » (p. 104)
J’ai décidément une immense tendresse pour le bibliothécaire, anthropoïde entêté et pragmatique. Sous sa garde, les ouvrages millénaires de la grande Bibliothèque sont en sécurité. Le Bagage a également sa propre aventure, lui qui a été repoussé : quelle est sa destinée s’il est privé de propriétaire ? « Le Bagage se sentait malheureux en amour ; il faisait donc comme tout être sensible dans ces circonstances, à savoir se soûler. » (p. 123) Dans ce volume de ses Annales, Terry Pratchett réécrit un peu les Mille et une nuits et nous offre les hilarantes tribulations d’un mage en magie. Il y a finalement peut-être quelque chose à tirer des maigres pouvoirs de Rincevent. « Il savait, lui, au fond de sa tête, qu’il en était un, de mage. Être bon en magie n’avait rien à voir là-dedans. » (p. 25) Lentement, mais sûrement, je me régale des aventures loufoques des personnages de Terry Pratchett.
Il faut vraiment que je les ressorte !
Comment dire ça clairement : OUI, IL FAUT !!! 😀