Roman de Kazuo Ishiguro.
Hailsham est un pensionnat très particulier : tout est pensé pour assurer le bon développement des élèves et leur parfaite santé. Cette dernière, surtout, doit être préservée pour les dons futurs que les pensionnaires auront à accomplir. « En tant qu’élèves d’Hailsham, nous étions tous très spéciaux, et notre mauvais comportement était d’autant plus décevant. » (p. 73) Parmi eux, Kathy, Tommy et Ruth grandissent comme n’importe quels enfants, mais en sachant la mission qui les attend à l’âge adulte, sans pour autant en comprendre la nature exacte. « On vous a informés sans vous informer. On vous a informés, mais aucun de vous ne comprend vraiment, et j’ose dire que certaines personnes sont très heureuses de s’en tenir là. […] Si vous voulez mener une vie décente, alors vous devez être mis au courant, et comme il faut. » (p. 131)
Kathy est la narratrice et elle revisite ses souvenirs d’enfance à l’aune de son existence et des choses qu’elle a apprises depuis qu’elle a quitté le cocon protecteur d’Hailsham. Le titre renvoie à une chanson qui berce avec mélancolie cette anticipation médicale : ici, la science-fiction se heurte à l’éthique et interroge la véracité des rapports humains quand l’humanité elle-même est incertaine. J’ai relu avec beaucoup de plaisir ce roman dont je gardais un souvenir flou, comme le visage d’une personne qu’on a aimée, mais dont les traits se sont estompés. La relecture, quand elle est réussie, a ceci de magique qu’elle fait redécouvrir un roman tout en l’enveloppant du doux souvenir du premier plaisir de lecture. Du même auteur, je vous conseille aussi Les vestiges du jour que je relirai aussi très probablement.
Voilà qui met ma curiosité en éveil !
Tu n’en as jamais entendu parler ??? Oh, je pense que ça te plairait !!!
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