Livre de recettes de Daniel Pinard.
Daniel Pinard est bien connu au Québec pour sa gouaille. C’est un peu le Jean-Pierre Coffe de la Belle Province ! L’essentiel avec lui, c’est de se faire plaisir en mangeant et de manger de bonnes choses. Chacune de ses recettes est accompagnée de ses commentaires et remarques acidulées. Il guide pas à pas le cuisinier amateur avec des conseils plein de bon sens. Il décomplexifie les manipulations les plus difficiles et il n’hésite pas à proposer des alternatives à ses propres recettes. Son livre propose des chapitres selon des thèmes bien particuliers. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ses réflexions sur l’amour et le chocolat…
Pour Céline Dion, l’amour, c’est ce qui fait qu’on chante… Pour Louis Ferdinand, l’autre Céline, l’amour, c’est ce qui fait que l’on déchante… « L’amour, écrivait-il, c’est l’infini mis à portée des caniches »… Peut-être, mais encore? L’amour ne serait-il que prétexte à fragments de discours? Passons aux gens sérieux ! Pour les « scientifiques », l’amour; ou plutôt le sentiment amoureux, ne serait l’effet que d’une surproduction hormonale. L’amoureux connaît un état temporaire de dérèglement euphorique. Esthétiquement stimulé par les phéromones de l’être aimé, il ressent une irrésistible attirance… un sentiment esthétique bien connu de ceux qui décortiquent les mécanismes de reproduction des animaux sexués. Cette émotion esthétique provoque chez la victime du malaise amoureux la production endogène d’un cocktail complexe d’amphétamines (phényléthylamine, dopamine et norépinéphrine) responsable de l’état d’agitation fébrile qui génère à son tour la production par le cerveau même de l’amoureux d’endorphines, proches parentes de la morphine, qui transforment l’état d’euphorie en un état de calme et de volupté qui fait que l’amoureux s’adonne à la contemplation. Voila qui explique fort bien l’emphase retenue de la prose des religieuses portugaises: calmement fébriles ou voluptueusement inquiètes. C’est la passion! Et la fidélité, me dites-vous? Elle s’explique par l’ocytosine, sécrétée par la glande pituitaire de l’amoureux fidèle. C’est l’hormone qui pousse les amoureux à rester ensemble, envers et contre tous, pendant le temps qu’il faut pour assurer leur descendance… Une drogue efficace, nous dit-on, pendant quelque sept ans. Et puis la passion meurt… fait place à la raison… Ainsi, Saint Valentin n’est qu’un « pusher »… Pas étonnant qu’on le célèbre en s’empiffrant de chocolat, puisque le chocolat contient une quantité impressionnante de phényléthylamine, cette amphétamine endogène dont je vous parlais tantôt… Réjouissons-nous de l’ignorance de nos gouvernements : ils n’ont pas encore eu l’idée de surtaxer le chocolat, la plus sublime des drogues! Profitons-en, pendant qu’il en est encore temps ! Faisons des truffes !