Roman de Louisa May Alcott, illustré par Nathalie Novi.
Qui ne connaît pas les quatre filles du docteur March ?
Meg, l’aînée, est belle et espère une vie plus riche. « Je vais vieillir et devenir affreuse et aigrie parce que je suis pauvre et que je peux pas profiter de la vie comme les autres filles. » (p. 64)
Jo, la non-conformiste, a des rêves d’écriture et d’aventure. « L’ambition de Jo était d’accomplir quelque chose d’absolument merveilleux ; quoi, elle n’en avait pas la moindre idée, mais elle comptait sur le temps pour l’apprendre. » (p. 69)
Beth, la douce et patiente, est toute dévouée à sa famille. « Il y a dans le monde beaucoup de petites Beth timides et tranquilles qui ont l’air de ne tenir aucune place, qui restent dans l’ombre jusqu’à ce qu’on ait besoin d’elles, et qui vivent si gaiement pour les autres, que personne ne voit leurs sacrifices. On les reconnaîtrait bien vite le jour où elles disparaîtraient, laissant derrière elles la tristesse et le vide ! »
Amy, la benjamine, est coquette et un peu capricieuse. « Tu es en train de devenir à la fois trop vaniteuse et suffisante, ma chérie, et il est temps que tu t’emploies à corriger ça. Tu as de nombreux petits dons et vertus, mais il est inutile d’en faire étalage, car la vanité gâche les meilleurs génies. » (p. 114)
Alors que leur père est aumônier sur le front, elles font de leur mieux pour aider leur mère, leurs proches et les plus infortunés. La famille n’est pas riche, mais généreuse , et elle peut compter sur le soutien d’amis plus aisés. Chaque fille participe au quotidien laborieux et modeste, mais toujours joyeux. Quand la guerre s’achève et que le père est définitivement rentré au bercail, les jeunes femmes poursuivent leurs existences, se mariant ou explorant le monde.
Ce roman est une lecture et une relecture de mon enfance. J’ai vu toutes les adaptations télévisées et cinématographiques qui existent. Cette histoire est un peu mon refuge : j’ai toujours plaisir à retrouver les quatre sœurs et leurs caractères si différents, leur volonté de s’amender et de devenir de bonnes petites femmes. C’est évidemment une vision du monde très rétrograde et moralisatrice, mais ça me rappelle d’anciens souhaits. Je me suis longtemps rêvée en Meg, si belle et mariée à un homme si tendre, puis en Jo, rebelle et déterminée à ne pas se laisser dicter sa conduite. Je n’ai jamais voulu être l’insupportable Amy, trop gâtée comme le sont souvent les petites dernières. Et, encore aujourd’hui, j’aimerais me rapprocher un peu plus de Beth, patiente et charmante en toute occasion.
Si j’ai rerererelu ce roman, c’est pour profiter des illustrations de Nathalie Novi dans cette nouvelle publication des éditions Tibert. Les liserés floraux des pages, les portraits en pleine page et les médaillons ont encore une fois fait mon bonheur. C’est un plaisir tout à fait unique de redécouvrir des textes que je connais et que j’aime, magnifiés par l’art de cette illustratrice. De Nathalie Novi, j’ai déjà apprécié le travail dans les rééditions de Jane Eyre et Les Hauts des Hurlevent.