Mémoires de Michelot Moulin. Notes de Louis Réoult de Neuville pour l’édition de 1893. Notes de Stéphane Vautier pour l’édition de 2013.
Sous-titre : Les Mémoires de Michelot Moulin : des guerres de Normandie aux Cent-Jours (1793-1815)
Michel Moulin, dit Michelot Moulin, a été un des chefs de l’insurrection royaliste. Roturier, sans grande fortune, il a su mener des hommes et organiser la chouannerie pendant de nombreuses années. Ses mémoires mêlent des scènes de la vie quotidienne, voire domestique, avec des plans de manœuvres quasi militaires et des relevés des pertes humaines au sortir des batailles. Michelot Moulin est donc un chef de guerre au sens strict du terme, viscéralement opposé au nouveau régime politique qui secoue la France et tente de s’imposer. « Je n’avais nullement la volonté de transiger avec ma conscience et mes principes en me liant à la République par un serment que repousseraient également l’honneur et le devoir. » (p. 111)
On célèbre souvent les héros et les martyrs de la Révolution et la chouannerie est parfois présentée comme une vilaine rébellion de Gaulois résistant encore et toujours à l’envahisseur. L’intérêt de ces mémoires est de présenter la résistance royaliste comme un mouvement d’hommes qui s’opposent entre autres choses à la barbarie des prétendus libérateurs. Pour les chouans, la monarchie n’était pas une tyrannie et leur attachement au roi était sincère.
Michelot Marin fait montre d’une plume agile, précise et facile à suivre. Les notes de Stéphane Vautier répondent et reprennent avec intelligence celles de la première édition. Hélas, je n’ai pas réussi à venir à bout de cet ouvrage et j’ai abandonné page 203 sur 382, après de nombreuses tentatives de reprise. Tout simplement, je me suis perdue dans l’abondance de noms, de lieux et d’évènements et j’ai fini par me désintéresser de ce récit personnel et militaire. Je sors de cette lecture inachevée avec l’envie de lire enfin Les chouans d’Honoré de Balzac. Tout n’est pas perdu, depuis le temps que ce roman attend sur mes étagères !