Asseyez-vous et respirez. Ça va être un peu complexe, mais vous allez adorer.
Il y a le Voyageur qui assassine à main nue des villages entiers, des wagons pleins ou des files d’automobilistes. Il frappe de temps en temps. Il laisse des indices et il s’en moque. « Les traces sont le signe de ta présence. Tu tiens à être sincère. Tu n’as rien à cacher. Tout le monde doit savoir que tu existes. Bien sûr, tes empreintes digitales n’ont été d’aucune utilité à la police. Pas d’antécédents, tu n’es répertorié nulle part, tu n’existes que dans ton monde. » (p. 89)
Il y a Taja, Rute, Stinke, Schnappi et Nessi. Ce sont cinq amies à la vie, à la mort. Elles ont 16 ans ou à peine. Quand l’une est en détresse, elle sait qu’elle peut compter sur les quatre autres. Surtout Taja, la grande absente du début du roman. « Tu es constamment présente dans les pensées de tes amis, pourtant, jusqu’ici, nous en savions si peu sur toi que l’on pouvait douter de ton existence. » (p. 120)
Il y a Ragnar, sa bande de gros bras et son fils Darian. Il est furieux que son frère soit mort et qu’une importante cargaison de drogue ait disparu. « Une fille tue son père, un homme perd son frère, cinq kilos d’héroïne disparaissent, et un garçon, assis sur une chaise, refuse de répondre. Voilà la situation. » (p. 101)
Il y a une voix qui tutoie s’adresse à un personnage différent à chaque chapitre. Qui est ce « toi » sans cesse changeant ? C’est chacun des personnages, mais ce serait trop réducteur d’en rester là. Il n’y a pas de personnage principal puisque chaque figure est l’héroïne de son chapitre. Et surtout, il n’y a pas qu’un seul méchant, car il n’y a pas vraiment de gentil. Toi, c’est un roman improbable sur la cavale de cinq gamines poursuivies par des truands et qui finiront par croiser la route d’un psychopathe. Vous pensez que c’est le destin ? Voyez ce qu’en pense un des personnages. « Gamin, le destin, c’est un type atteint de syphilis, qui a une queue en acier et qui t’encule dès que tu regardes du mauvais côté. Tu crois que je lui tournerais le dos ? » (p. 428)
Moi qui ne lis que très peu de thrillers parce que je n’y trouve jamais mon compte, j’ai été séduite par la quatrième de couverture de ce roman, et le contenu a fini de m’accrocher. J’ai vraiment aimé cette histoire morcelée, soumise à différents points de vue et différentes temporalités. J’ai aimé que chaque personnage renvoie à tous les autres et vice-versa. Avec ses 666 pages en poche et sa couverture terrifiante, je ne peux que vous recommander ce thriller !