Au pensionnat des Oiseaux, institution religieuse pour jeunes filles, la jeune Catherine aimerait bien être ailleurs. Elle et les autres pensionnaires ne pensent qu’à ça. À quoi ? Mais à ça ! Aaaah, ça… Autrement dit, à quoi ressemble-t-il, ce fameux loup ? Le temps d’une semaine, Catherine cache un jeune marlou dans le pensionnaire, espérant en faire un homme meilleur. « Il a tant besoin de chaleur humaine. La panière à linge sale est sa cachette favorite. » Derrière les grilles du pensionnat, il y a tout un monde que les jeunes filles brûlent de découvrir. Quand Catherine rencontre un jeune séminariste un peu gauche, elle revisite le chemin de croix et il y a plus de stations couchées que dans mon souvenir. Et que dire des religieuses qui gèrent le pensionnat ! Les bonnes sœurs sont tout simplement dépassées par les facéties et les entourloupes des jeunes filles et sont bien incapables de tenir leurs ouailles.
J’ai découvert le trait de Cabu. Au premier regard, le dessin semble griffonné sur un coin de table, voire sur un coin de nappe, mais à y regarder de plus près, il y a une foule de détails. Le dessinateur porte un regard sans concession envers la religion bornée et conservatrice et il pratique un humour potache qui tache. Que pensez-vous d’« un prêtre-ouvrier qui passera bientôt prêtre-contremaitre » (p. 113) ? C’est une bande dessinée plutôt sympathique, mais qui a un peu vieilli. Elle se lit avec tendresse et nostalgie, mais elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.