Cesira est née à la campagne. Mais cette ciociara, cette paysanne, marche la tête haute. « J’ai toujours été fière et il m’en faut peu pour que le sang me monte à la tête. » (p. 7) Après son mariage, elle suit son époux à Rome et s’occupe avec lui de leur magasin. Voilà toute sa fierté : son petit commerce, la propreté de sa maison et la beauté de sa fille Rosetta. La belle Cesira devient veuve assez tôt, mais l’amour ne l’intéresse pas : elle se consacre exclusivement à sa fille. Hélas, la Seconde Guerre mondiale fait éclater le quotidien tranquille des deux femmes. Pour se mettre en sécurité, elles quittent Rome pour la campagne, ne sachant pas alors qu’elles vont tout perdre et même ce qui n’a pas de prix. « Nous étions comme ces montres arrêtées depuis longtemps qu’on n’en finit plus de remonter, car le ressort est tout à fait détendu et n’a plus la force de se remettre en mouvement. » (p. 306)
Les malheurs de la ciociara et de sa fille ne m’ont pas vraiment intéressée. C’est très certainement dû au style et à la narration : le récit fait par Cesira semble ininterrompu et se déroule au fil de ses pensées, ce qui en fait parfois un ensemble indigeste. Quant à lire un autre roman au sujet de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci ne me marquera pas bien longtemps.