Scott Carey maigrit, mais sans perdre de poids. « Ce n’est pas que je n’ai rien vu de pareil : à mon avis, personne n’a jamais rien vu de pareil. C’est impossible, point final. » (p. 11) Avant, le premier de ses problèmes était les crottes que les chiens de ses voisines lesbiennes laissent sur sa pelouse. Voisines avec lesquelles il essaie de repartir sur un meilleur pied. Parce que Scott est un homme sympa et qu’il aimerait que Castlerock reste la petite ville charmante qu’il connaît. Désormais, son souci majeur, c’est savoir quand il atteindra le Jour 0 : le jour où la balance lui dira qu’il ne pèse plus rien.
Rien à voir avec La peau sur les os et pas de malédiction lancée par une vieille gitane. Stephen King n’explique pas pourquoi son personnage s’allège, mais il en profite pour égratigner l’Amérique bienpensante et porter un sérieux de coup de pied dans les valseuses de la lesbophobie. C’est d’autant plus réjouissant que, en ancrant son histoire à Castlerock, il ne manque pas de faire référence à d’autres histoires de son œuvre. Élévation n’est sans doute pas le meilleur texte du maître de l’horreur, mais c’est un texte doudou, qui sent bon le King et qui console quand on n’a rien d’autre à se mettre sous la dent.