Un cataclysme chimique inexpliqué envahit la ville : un nuage de gaz jaune se répand partout, gagne tous les espaces. « Les victimes, pour la plupart, n’avaient guère que le temps de vomir avant de rendre l’âme. » (p. 27) Pour échapper à La Jaune et à l’air vicié et acide, une seule solution : fuir. Dans l’exode paniqué de voitures et de piétons, une bande de voyous ultra violents attaquent, volent, violent et pillent. « À présent, un cadavre de plus sur le macadam déjà surchargé de viande froide, ça ne se sentait pas plus mauvais. » (p. 62) Ne restent en ville que ceux qui n’ont rien à perdre et qui espèrent profiter des ressources abandonnées. Élisabeth quitte son appartement avec son oiseau en cage et un pot de fleurs, espérant survivre encore un peu. Elle rencontre Doo, marginal qui pense pouvoir enfin réintégrer la ville. La lutte pour la survie est engagée : chacun essaie de monter autant que possible, de se rapprocher du ciel où l’air est plus pur. Quant à l’arrivée des secours, mieux vaut ne pas compter dessus : les hélicoptères qui survolent la ville ne font que filmer la catastrophe.
J’attendais beaucoup de ce court roman d’anticipation/horreur écrit en 1985, excellente année comme chacun sait ! Hélas, le style est lourd, verbeux et souvent émaillé d’expressions figées ou toutes faites. Dans l’intrigue, beaucoup de choses relèvent du fantasme masculin ultra viril : violer à tout va ou voir des belles femmes se promener à poil sur un toit, ça va un moment… La fin est décevante au possible, atrocement manichéenne et sacrificielle. Bref, voilà un roman dont je ne garderai pas un grand souvenir.