Roman du Roger Martin du Gard.
L’été 1914 (suite)
Ce volume fait suite immédiate au tome précédent. Une heure à peine s’est écoulée. Les discussions vont bon train. Chacun redoute la guerre. On s’interroge sur la capacité des socialistes à empêcher la guerre. Jaurès tient tribune et promet la paix. « D’où venait la vertu ensorcelante de Jaurès ? » (p. 142) Tandis que les socialistes de tous pays mènent des marches pacifiques et glorieuses, l’espoir vibre encore. Mais la menace du conflit se précise. Et Jacques refuse de s’y laisser prendre : « Je ne me laisserai jamais mobiliser. » (p. 26) Finalement, tout se précipite : Jean Jaurès est assassiné et la mobilisation est annoncée. Impossible de reculer : « Soyons réalistes : à partir d’aujourd’hui, ce qui est international, ça n’est plus la lutte pour la paix ; c’est la guerre ! »(p. 351)
Les personnages se débattent tous dans des difficultés qui n’ont pas toutes trait à la guerre. Antoine cherche à se séparer de sa maîtresse, Anne de Battaincourt. Mme de Fontanin est en Autriche pour régler les affaires de son mari, dans un pays qui s’arme et se hérisse. Jacques et Jenny ne veulent plus se séparer : chacun aime la complexité de l’autre et veut désormais tout connaître de l’autre. Jacques entraîne la jeune fille dans les meetings socialistes, mais pourra-t-il la convaincre de la suivre en Suisse ?
Dans ce tome, on parle encore beaucoup. La politique et la diplomatie européenne reçoivent reproches ou éloges, selon les bords. C’est encore très long, mais cela s’accorde avec la tension qu’a connue l’Europe pendant cet été 1914. Mais je me suis un peu perdue dans les réunions politiques. Suis-je donc si midinette ? Mais je m’intéresse surtout à l’amour de Jacques et Jenny, cette passion qui couve depuis des années. On quitte le couple sur une séparation et il me tarde de savoir s’il se retrouvera.